Politique ou poly-tics ?

       Ou « Doux regard sur le monde politique ».

        Facteur, maçon, banquier, médecin, avocat, professeur… toutes les fonctions demandent une formation spécifique. En politique, on y entre plus facilement en sortant de médecine que de sciences po. Un pécule, une réputation de quelques années et hop ! la députation. Qui mieux qu’un médecin dispose d’un électorat potentiel favorable ? Les patients convaincus qu’il ferait un bon notable élu, comprennent, mais un peu tard, qu’il ne fallait pas voter pour lui. A la campagne surtout : « Si tu veux un médecin à la maison, ne vote pas pour lui ! » Devenu conseiller général, député ou sénateur, il n’a plus le temps d’exercer son métier et les coins reculés déjà touchés par le « numérus clausus » (entre autres) reçoivent le coup de grâce avec cette fuite en politique. Le serment d’Hippocrate revisité en 1996 aurait dû prévoir un commandement nouveau : « En politique tu n’entreras point ».         

       L’avocat aussi aime la politique et la politique le lui rend bien. Il y entre en robe noire à condition de la laisser au vestiaire et exerce son pouvoir de contagion… La nouvelle mode, on y rentre banquier, conseiller en économie… pour y ressortir tout de noir vêtu.         

       L’élu, donc, n’a pour formation que son envie, sa persuasion de savoir comment agir, son ambition d’aider les autres et se forme sur le tas. Il se développe ou pourrit sur ce tas. En général, il y prend goût, s’enracine ou s’accroche et ne lâche prise que contraint et forcé par le verdict des urnes. Ouf ! Serait-ce trop demander, un code déontologique ? Un sens de l’éthique affirmé et non supposé ? Une sorte de serment de « non hypocrite » à l’instar du serment d’Hippocrate ?        

      On pourrait y lire par exemple : (entre autres)

              Au cours des 6 mois qui précèdent un scrutin, aucun salon, aucune foire tu ne fréquenteras pour y faire le guignol.

     –         En dehors de cette période, qui deviendra période de relâche, sur les marchés te rendras tous les samedis, non pour serrer des mains mais pour prendre le pouls et les doléances de tes administrés.

     –         Durant la période préélectorale, seuls les meetings et réunions d’information tu pratiqueras sans importuner le passant dans la rue que durant toute ta mandature tu ignoras.

     –         Ta tête de liste tu renouvelleras si pendant deux mandatures la tienne n’émergea. (Cela évitera les candidatures à perpétuité de 20 à 80 ans, certains annoncent  qu’ils ne participeront à aucune fonction de responsabilité nationale)     

     C’est, dit-on la démocratie et l’exercice du contre pouvoir sans vouloir forcément y accéder.   

     Alors jouons les contre-guignols, les gnafrons de service. Notre droit à nous de jouer aussi.  

     Faut-il professionnaliser la politique ?     C’est une blague. C’est bien trop sérieux pour cela. On en perdrait les frissons et les coups de sang.    Chacun est président, premier ministre, ministre de l’intérieur ou de la justice c’est notre droit permanent. Il ne faut pas briser ce rêve en nous ôtant le hochet.    Comme le bon sens, le sens politique est-il la chose au monde la mieux partagée ?     C’est un sens infus, diffus et donc confus… c’est pour cette raison que le bulletin doit tomber dans l’urne sans jamais, au grand jamais, être certain qu’il tombera du bon côté.  

    Quel côté ? Ben, celui sur lequel, il n’est pas tombé, pardi !   

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1 Comments

  1. Lorsque arrive la pluie
    Nous nous laissons tremper.
    Le soleil nous prendra
    Par la main ; et d’un jet
    Nous tracerons le trait
    – combien droit, combien plein –

    Du sol reconnaissant.

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