L’année des cicadelles ?

C’est le bon moment.
Ce matin, en faisant une halte dans la partie basse de la région, quasiment au niveau de la mer, j’ai remarqué que les crachats de coucou recouvraient une grande partie de la végétation.
Les cystes exclusivement.
De loin, on aurait cru que c’étaient des fleurs blanches. Le commun des mortels pense que c’est une invasion d’escargots, une invasion trahie par la bave collée aux feuilles.

Egalement dit crachat de crapaud ou écume printanière, cet amas spumeux est le résultat d’un parasitage de la larve de cicadelle. Elle pique les tiges pour extraire la sève et en faire une écume avec ses glandes salivaires situées dans l’abdomen.
Cette écume sert d’abri aux larves, les protège, règle l’hygrométrie et la température.

C’est un phénomène souvent ignoré, encore une curiosité secrète de la nature, si l’on n’est informé.

Il y a tant de choses à connaître et à savoir, juste à nos pieds un monde est ignoré.

Il n’y a de science – donc de savoir – que du caché disait le philosophe des sciences.
Je vous assure qu’en observant plus finement la nature, sans aller très loin dans la recherche, toute une richesse de connaissance s’offre à nous. Il suffit de s’arrêter un instant, se pencher sur cette vie secrète et observer pour en tirer force informations.

La meilleure façon d’aller à cette rencontre est sans doute plus ouverte à ceux qui pratiquent la macrophotographie. Cela requiert patience, sens poussé de l’observation, aiguise la faculté d’analyse et de synthèse. En somme, tout l’arsenal nécessaire au chasseur d’images.

Ce petit moment passé à photographier un phénomène propre à la cicadelle spumeuse, m’a profondément réjoui, ému même, et m’a rappelé combien nous sommes ignorants, petits, devant les inépuisables offrandes de la nature…

Une vue plus rapprochée du phénomène.
Sur une inflorescence de persil.
A droite, après avoir écarté l’écume, on voit la larve qui siphonne la tige.
Au centre la cicadelle adulte, très petite et aux yeux globuleux est difficile à observer.
Le macro-photographe est sans doute le mieux placé pour débusquer l’insecte parasite suceur de sève.

Le phénomène est coutumier, il ne s’agit guère d’une année à cicadelles 😉

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