Bientôt l’expo.

L’originalité de cette exposition réside d’abord dans son titre.
Cela va sembler curieux et surtout incompréhensible pour les non insulaires et même pour des corses, s’ils n’ont connaissance profonde du village de Levie..

« Et tuttu hè » était l’expression favorite, d’un ancien juge de paix (juge adjoint, me disait-on) lorsqu’il se promenait dans les rues du village dans les années 50/60.
Il déclarait à tout bout d’champ :
« A patata hè, u fasgiolu hè e tuttu hè » ce qui au premier degré ne veut rien dire.
Dans son esprit c’était bien clair.
Il fallait comprendre « Même les choses banales, la pomme de terre, les haricots ont leur importance intrinsèque…Tout fait sens pour quelqu’un« , absolument tout, du plus insignifiant au plus ostentatoire.

Je l’imaginais comme un Socrate levianais qui semblait répéter à chaque villageois rencontré « Connais-toi, toi même« … troublante pensée.
Souvent, derrière son énigmatique et légendaire petit sourire, il intriguait de nombreuses personnes qui restaient coites face à notre philosophe.

L’idée m’est venue lors de la visite d’une expo photos à Bastia, l’hiver dernier.
Je suivais distraitement les commentaires de deux personnes à côté de moi, l’une disait :
« Elle est superbe cette photo ! » et l’autre répondait « Tu crois, moi je ne trouve pas !« 
Aussitôt, en entendant ces remarques, m’est venue l’image de notre villageois et je reçus en pleine mémoire : « E tuttu hè« , tout fait sens pour quelqu’un.
Ainsi germait l’envie d’exposition dans mon village.

L’idée est la suivante :
J’ai créé des images sur un mode inhabituel, l’association d’images, un couplage pertinent pour évoquer une allégorie le plus souvent. Allégorie de l’éphémère, l’esprit de Dali, le retour du spirituel, l’éternel automne, l’aquatique qui joue avec le réel…
Je vais tester mon idée en inscrivant sur la vitrine :
« Si en sortant de ce local vous murmurez : Quelques unes de ces photos n’étaient pas mal mais le reste pas réjouissant du tout », vous aurez validé l’esprit de cette exposition sans le savoir.
Tout ne plait pas à tout le monde mais tout fait sens pour quelqu’un.

Il y aura 5 thèmes :

1- Le clocher de Levie s’affiche en filigrane
2- AquaFeinteS
3- Le monde onirique de Dali
4 – L’automne selon Simonu
5- Divers
Une trentaine de photos sur l’ensemble.

La visite s’achèvera par un jeu.
Une photo qui résume l’esprit de cette monstration sera offerte à celle ou celui qui inscrira sur un bulletin placé dans une urne, une légende proche de la mienne et de l’idée fondatrice.
Une enveloppe placée dans l’urne, dès le premier jour, sera ouverte le 26 juillet avant la clôture de cette aventure.
En cas d’idées très approchantes, il y aura un tirage au sort.
Une autre petite énigme sera également soumise aux visiteurs qui le souhaitent, trouver la seule image qui ne répond pas à l’esprit général… Ce ne sera pas si facile à trouver.

J’espère qu’on s’amusera bien avec des clichés qui expriment une idée simonienne bien plus qu’une épreuve photographique de haute technicité.
De l’artisanat à l’état pur sans intervention de intelligence artificielle.
Bientôt l’IA prendra le pouvoir, avec son côté pervers et troublant, mettra la création artistique en péril.
Je souhaite me tromper lourdement.

Venez me rencontrer, ce sera sympa mais ne courez pas trop vite au risque de trébucher sur le pas de la porte… Nous avons le temps du 21 au 26 juillet. 😉

4 Comments

    1. Merci Chat.
      Du succès relatif de cette expo dépendra la suivante dans un endroit plus visité, sur un autre thème mais le même principe d’images.

  1. J’ai tout de suite aimé cette photo , une vue « banale » du village au travers des branches d’une forêt comme un voile onirique , comme un souvenir très présent malgré le temps qui passe .

    1. Ce sera bien l’état d’esprit que vous suggérez.
      En fait, il s’agit de deux photos dans le même village mais à des endroits éloignés, on ne peut jamais les voir ensemble.
      Il y a 5 autres clichés sur ce thème dont une allégorie, un endroit nommé « U paradiseddu » (Le petit paradis) au coucher de soleil où l’or domine et le clocher impossible à voir de cet endroit, les deux associés évoquent la transcendance.
      Merci Hélène pour votre commentaire.

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