Le dernier cadeau de Noël.

J’ai trouvé une feuille en fouillant dans mes vieilles affaires, il y avait ce poème écrit en 1983 quelques jours avant Noël.
Il est d’actualité brûlante.

L’hiver avait posé son voile prémonitoire
Sur la ville noyée en un ciel ivoire.
Ils s’étaient endormis le soir
Et jamais plus ne devaient se revoir.

La Seine devenue folle avait quitté son lit,
La Tour Eiffel, éreintée, gisait à demi ensevelie,
La nuque brisée, sous les décombres, les éboulis.
L’Arc avait de mille ans, soudain vieilli.

Avec l’eau insensée, les feux faiblissaient,
Dernier signe de vie trépassaient
Les bouches du métro vomissaient
Molles vapeurs qui agonisaient.

Le Père Noël avait perdu la tête,
Désespérément cherchait un semblant de fête.
L’enfant dormait mal
Dans son rictus final.
Il a attendu pour rien
Ce jour qui devait être le sien.

Dieu, rageur, brisa sa baguette magique
Au milieu des guirlandes tragiques.
Il le savait, comme nous,
Lui aussi était devenu fou.

Il se condamna à la solitude
De n’avoir su nous tirer de nos turpitudes.

Ne reconstruis plus rien car tu recommencerais
De bien et mal, encore nous menacerais.

Cette nuit, un vent de folie
A triomphé de la vie
Que la mort plonge dans un oubli infini
Cette nuit, deux ogives sont tombées sur Paris…


4 Comments

  1. Ce poème est beau pour une apocalypse à venir et comme le monde deviens fou c’est effectivement d’actualité
    En tout cas c’est très bien écrit bises marielise

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