L’idée « Je le dirai… » m’est venue d’une anecdote ancienne.
Je suivais une petite fille, en rééducation, très craintive et extrêmement émotive.
Elle me racontait toutes ses misères et tout ce qu’elle reprochait à sa maîtresse en espérant que je lui donne une bonne fessée. Elle croyait que j’étais en capacité de corriger les maîtresses qui se « comportaient mal » avec elle. Sa fragilité consistait à se sentir perpétuellement persécutée.
Alors, comme elle, je vais tout dire au vent.
Hélas, comme moi, il n’y pourra pas grand chose.
Dans l’ici et le maintenant
Je trotte, je galope souvent.
Il y a longtemps
Que je cours après temps.
Mes plus vieux souvenirs,
Ceux venus de l’enfance
N’arrêtent de sourire,
De secourir ma défiance.
Je ne vois rien devant,
Que l’ici et maintenant
Je fais semblant
D’ignorer le temps.
Je ne vois rien venir
Aucun avenir
Que d’antiques souvenirs
Qui ne cessent de courir.
S’il me reste un brin de jeunesse,
Quelques lueurs d’allégresse,
Je le dirai au vent
Pour qu’il freine le temps.
Je me croyais déjà vieux,
Je réalise que je suis vivant.
Encore quelques ans,
Je ferai de mon mieux…
Je dirai à Eole,
Sur un accord de viole,
Qu’il fredonne à la rose des vents
De me laisser un peu de temps…
Encore quelques printemps
Et je filerai vers l’autre temps.
Bercé par tous ces vents,
J’oublierai les vivants.
Image en titre : La pervenche claironne au vent.
Très beau, la poésie vous va bien aussi 🙂
Quant à la petite-fille, elle a la chance que dans sa famille on ne corrige pas les enseignants, comme cela se fait couramment de nos jours…
Je vais essayer de retrouver le texte et je le proposerai une nouvelle fois.
Fusionnelle avec sa mère, imposante, on aurait dit deux sœurs jumelles gonflées d’émotion…
Donc, un rien m’habille ? 😉
Bonne journée Al ! 🙂