Le geai des chênes adore les poires…

Je n’imaginais pas, lorsque j’ai créé mon jardin sur une parcelle de maquis, que je m’exposais à cette aventure.
J’avais patiemment démaquisé à la serpe, à « a rustaghja » (serpe à long manche), pioche, aussi, pour déraciner genêts et bruyères. La terre était bonne, légère en superficie, l’endroit était vierge de toute culture et l’humus, accumulé pendant des décennies, très abondant. C’était de bon augure.
Je venais de mettre un terme au règne du maquis autour de ma demeure.
A la périphérie, rien n’a changé.
Les arbousiers, les bruyères et les genêts sont restés rois avec le ciste et le lentisque. Quelques giroflées échappées, les lunaires qui s’implantent facilement, les carottes sauvages, l’ail des ours ou l’ail triquètre, les poireaux sauvages, omniprésents, ont conservé domicile.
L’asphodèle et la férule, n’en parlons pas, elles semblent se plaire au jardin et prospèrent en reprenant vigueur chaque année… Le fenouil, arrivé de je ne sais où, prend fortes racines et parfume les environs de son odeur anisée. Les iris se sont enfuis, on les voit, au printemps, parader dans le maquis en égayant les buissons de leur corolle d’un bleu violine très net.

Je n’imaginais pas, à l’origine, que les geais allaient raffoler de mes fruits.
Je les savais gourmands mais pas au point de tout rafler devançant la récolte des fruits à pépins. Pas une poire, pas une pomme n’arrive plus sur la table familiale depuis que ces oiseaux ont repéré le coin. Ils se sont installés à proximité, nichent à deux pas des fruitiers, ils font razzia sans vergogne, en me narguant, bien souvent.

J’ai bien essayé les filets, c’est un travail considérable pour les installer et les enlever, un labeur accompli péniblement pour des prunes. Certains geais trop hardis ou complètement inconscients, se prennent dans les mailles du filet et c’est la galère pour les libérer de leurs entraves. Je passais mon temps à leur rendre la liberté, avec, pour récompense, des coups de bec sur le dos de la main. Vous avez vu l’épaisseur de leur bec, je ne mettais pas toujours des gants.
Et puis, en prenant de l’âge, cette pose de voiles n’est guère réjouissante… alors je laisse faire et je vole des images c’est plus amusant.

J’ai donc créé un jardin entouré de maquis et de chênes verts.
C’est dans ces yeuses que nichent les geais du même nom, je ne le savais pas, c’est ainsi que l’on apprends et lorsque c’est à nos nos dépends on dit :
« C’est le métier qui rentre » mais, hélas, cela ne servira à rien, trop tard, je dois m’en accommoder, je n’y vois aucune parade.

Non, non ! Elles n’arriveront pas à maturité ! Il ne te restera rien !
Tu vois celle qui est derrière moi ? Hou ! Hou ! C’est moi, en bas à droite, qui parle.
Elle est belle et bonne… Non pas encore bonne pour toi !
Je vais la poinçonner ! Ah ah ah !
Tu connaissais le poirier ? Regarde, c’est comme ça, tu sais manger à l’envers, toi ?
Bon, je me casse, ciao !

4 Comments

  1. On pourrait le renommer geai des poiriers 😉
    Ils ont dû penser que tous ces efforts pour démaquiser étaient à leur intention !
    J’adore l’idée que des iris et des giroflées se baladent dans le maquis, la nature est pleine de surprises…

    1. Je voulais mettre les images des plantes que je cite mais cela faisait trop et la saturation me pend au nez. Je risque la même mésaventure qu’avec WordPress si j’atteins mon quota d’images, l’interdiction de montrer des clichés !

      1. Pas compliqué, vous faites directement le cours de la vie 2, comme les autres blogueurs 😉

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