L’aphorisme du « pauvre ».

Il faut être connu pour être reconnu.
Lapalissade ? Sans doute, c’est d’une réalité frappante.
Il faut avoir fait ses preuves, avoir écrit des bouquins pour être crédible en écriture.
Celui qui écrit dans sa poche et non dans un livre de poche n’a aucune chance d’être retenu.
D’abord parce qu’il n’a pas d’audience, ensuite, en corollaire, parce que le peu c’est toujours trop peu pour avoir crédibilité.
C’est ainsi que cela s’inscrit dans l’esprit de l’ensemble des lecteurs.
Il suffit de faire un tour sur les réseaux sociaux placardés de citations bien signées, likées à milliers.
Rien de plus normal, le riche a toujours raison, on voit ses bijoux, que l’on aime ou pas. Mais, on le voit, lui.

A plusieurs reprises, j’ai testé dans divers réseaux sociaux, l’aphorisme qui suit :

« Celui qui a intégré la notion de temps ne se préoccupe plus du sens de la vie et se passe de l’idée de Dieu. »

Savez-vous qui est l’auteur de cet aphorisme. Ne cherchez pas dans Google, vous ne trouverez pas. J’en suis le pauvre auteur, le quidam, l’inconnu qui ne peut se prendre pour un penseur. Trois ou quatre misérables likes !

Jamais personne n’a cherché à savoir ce que je voulais exprimer. Je suis presque certain que si j’avais signé Jean d’Ormesson ou de tout autre auteur, agnostique ou non, cela aurait eu de l’allure, de la gueule et du sens de surcroît !
Même sans comprendre, on fait confiance à ces gens-là.

Qu’ai-je voulu exprimer à travers cette phrase ?
Une idée toute simple pour un agnostique :
Nous avons la quasi certitude, dans notre laps de vivre, de ne jamais pouvoir résoudre le sens de la vie et accéder à la lumière de Dieu, nous sommes condamnés à rester au niveau de l’idée d’un divin. De son évocation seulement.
Deux énigmes en une que nous ne résoudrons jamais puisque les millénaires n’ont permis aucune avancée. C’est le seul domaine qui n’a jamais permis à l’homme de faire le moindre pas en avant. Pas un seul millimètre n’a été franchi depuis la venue de l’homme sur terre.
Tout est croyance en ce domaine et non savoir.
Celui qui a intégré la notion de temps, qui a compris que son temps ne servira pas à élucider la grande énigme, se détourne de cela pour vivre à son niveau, plus modestement, presque exclusivement. Il se passe de l’inaccessible à son entendement. Ce n’est point mépris. C’est une marque de respect envers un éventuel créateur, s’il existe, puisqu’il juge qu’il ne peut s’élever à cette hauteur-là.
Cela dénote, en outre, un certain espoir en l’au-delà qui survit en filigrane dans une sorte de « Je doute donc je suis ». Cette dernière expression pouvant être exploitée autrement : « Je doute donc je suis mon entendement. »

Me voilà, non pas pauvre pécheur, mais pauvre aphoriste inconnu… qui ne peut distribuer que pipi de sansonnet en écrivant de misérables pensées et récolter l’indifférence

C’est bien maigre chose, mais cela me permet de vivre en cultivant mon jardinet.

Un pic épeiche, aurait-il plus d’allure ?
Un simple pic-assaut.
Cette araignée sauteuse devient papillon et donc papillonne sous vos yeux.
« Il n’y a de science que du caché » écrivait mon philosophe préféré Gaston Bachelard (1884/1962)

Cela demande développement, il n’y a point évidence dans cette assertion, non plus.
La voici dans son état normal.

5 Comments

  1. La première image m’intrigue, je serais curieuse de connaître son origine première.
    Un mystère de plus pour accompagner vos réflexions 🙂

    1. Si je retrouve l’original, je vous l’envoie.
      C’est une rose blanche, une variation de « La généreuse » qui figure dans l’ouvrage METAMORPHOSES.

  2. Eh oui nous sommes nombreux à être logés à la même enseigne mais faisons fi de tout cela et continuons à exercer notre passion. Bonne soirée Simon 🙂

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