Liliane.

Liliane est une femme joyeuse.
J’ai toujours grand plaisir à la croiser dans les rues du village.
Dès qu’elle me voit arriver vers elle, elle arbore un large sourire.
C’est un réel bonheur de la rencontrer.
Jamais, je ne l’ai croisée de mauvaise humeur. Elle n’est pas femme à vous gâcher la journée. Bien au contraire, elle aborde volontiers le passé agréable de nos quartiers, elle ne relève que les bons moments sans jamais vous rappeler le nuage qui a traversé notre existence.

D’ordinaire, j’évite d’engager un dialogue avec une personne que je connais pourtant, pour des raisons que l’ensemble du village sait. Avec elle, je n’hésite jamais car son sourire engageant m’attire. Nous échangeons des souvenirs, elle rit, ça fait plaisir à voir. Je m’attarde, je la préviens, elle sait que je suis bavard mais elle s’en fiche, pourvu qu’il y ait des rires au bout de nos phrases.

Hier après-midi, nous étions aux funérailles de Coco. Ce fut l’occasion d’échanger quelques mots. A l’évocation de mon livre à paraître, elle affichait un réel plaisir de me lire. Elle citait un passage « Les magasins de mon enfance », dont celui de son père qu’elle avait reconnu sans que je mentionne le nom. Elle me redisait une anecdote d’un autre magasin, elle me rappelait des situations amusantes et riait en même temps.
Nos regards s’étaient égarés dans le passé et m’affirmait-elle : Lorsque je te lis, je vois les gens, les situations, je suis transportée dans l’ailleurs de notre vie d’avant au village. J’ai l’impression d’y être encore.

Vous savez, je vais vous dire… rien que pour ce sourire, ce plaisir spontané, je suis fier d’avoir tenté cet ouvrage. Voir Liliane rire de la sorte à l’évocation de notre cher Lévie d’avant fut pour moi un grand bonheur et en dehors de toute autre considération que l’on peut attribuer à un auteur, j’ai ressenti une bouffée de satisfaction.
Rien que pour ces réactions de partage, je ne regrettais rien, alors que j’ai regimbé des années durant, rechigné à me lancer dans l’aventure.
D’autres personnes m’ont manifesté le même sentiment, leur sympathie était authentique, bien plus encore, leur proximité amicale, c’est ainsi que je l’ai ressenti.
Tout le reste, je m’en fiche, rien ne vaut la joie que mes villageois peuvent ressentir à la simple lecture d’anecdotes qui ont sillonné nos quartiers.

Ecrire comme je le conçois, consiste pour moi, à soulever le voile protecteur d’un trésor, en attendant que quelqu’un passe par là pour le célébrer encore une fois…

Merci, Liliane pour ce moment joyeux !

Clichés du jour.

3 Comments

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *