C’était une fin de mois d’août.
Je m’amuse beaucoup à observer et, parfois, seulement regarder les choses de la nature.
Nuance importante, puisque le regard est plus vague, plus rêveur, très peu scrutateur, moins dans l’analyse que l’observation, en ce qui me concerne toutefois. Souvent, je cherche à comprendre, parfois je rêve ou je laisse gambader mon imagination pour qu’elle fouine un peu partout, s’invente des extravagances ou fouille simplement le banal pour que jaillisse une gerbe d’étincelles. Il arrive aussi que fouillant au fond de l’eau claire, ce qui était limpide comme eau de roche s’opacifie rendant plus mystérieux ce qui semblait évidence…
Très longtemps, sans aller jusqu’au trop longtemps, je fus carré, en apparence seulement.
À chaque période de la vie son sérieux, sa folie ou sa sagesse.
J’ignore où est mon curseur. Je m’en fiche. J’étais cartésien, rationnel à tout propos, j’ai relâché la ceinture et cela me procure un sentiment de liberté.
Alors, ce mystère ?
Me connaissant un peu mieux, vous vous doutez que je vais dire le vrai mais en l’enrobant de flou, tout en sachant que j’ignore comment ce phénomène a pu se produire. Sans doute existe-t-il une explication toute simple qui m’échappe.
Hier, je suis allé visiter ma grande cuve qui contient mille litres d’eau récoltée durant la période des pluies. C’est ma réserve que je garde pour sauver quelques plantes en cas de canicule prolongée. Dès que les feuilles jaunissent, que l’arbre monte en stress hydrique trop prématuré, je siphonne. Cela faisait des mois que l’eau attendait en plein soleil, je n’enlève jamais le couvercle.
Je visitais donc ma cuve pour vérifier le niveau du contenu. Elle était pleine et, grande surprise, trois grenouilles vivaient sous cloche, collées contre les quelques centimètres de paroi au-dessus de la surface de l’eau.
Comment sont-elles arrivées jusque-là ?
Comme elles étaient encore juvéniles (sur les photos, elles paraissent bien grandes), j’ai pensé que des têtards avaient dû faire leur métamorphose dans la réserve mais je ne comprends toujours pas comment ils ont voyagé jusque-là. J’ai une petite idée mais je ne la dirai pas car j’aime entretenir les mystères. Cela nourrit mes sourires en faisant des clins d’œil à la vie, me plait et me convient très bien ainsi. Pour le fun surtout. Il m’arrive encore d’être très sérieux mais pas par ces chaleurs, on s’évapore plus facilement.
Peu importe. D’ordinaire, je sors mon appareil photo et je clique sans toucher à rien. Tout au plus, j’écarte une brindille, une feuille gênante qui fausse la mise au point. C’est tout, je file regarder le résultat de mon œuvre afin de vérifier si j’ai obtenu ce que j’imaginais.
Cette fois-ci, sans trop réfléchir, j’ai sorti les trois compères, ou commères, de la réserve surchauffée et je suis allé les déposer dans un point d’eau courante. J’ignore si j’ai bien fait. Il m’a semblé qu’en grandissant, les amphibiens auraient du mal à vivre dans l’obscurité totale et sans nourriture, si je me fie aux apparences.
Avant de quitter les batraciens anoures (sans queue), j’ai juste demandé un souvenir. La plus petite grenouille a filé au large puis a disparu. Les deux autres sont revenues tout droit vers moi et semblaient prendre la pose comme si elles avaient compris mes intentions, surtout la plus grande. Normal, elle était plus attentive et ne pensait pas qu’à jouer… 🙂
Ce que j’ai aimé en voyant ces images, c’est le côté extraterrestre du fond. L’eau s’est transformée en ciel d’une autre galaxie pour conférer à l’image encore plus de mystère.
Une atmosphère à faire rêver d’un monde étrange… il m’en faut beaucoup moins que ça pour m’évader.
Parvenu au bout de ce récit, je ne suis pas certain que son objet et sa finalité soient si clairs dans l’esprit des lecteurs.
Aucune importance, n’écrivais-je pas « Mystère » en titre ?
Il y a toujours un mystère quelque part…
Un petit mot pour les blogueurs qui suivent ces pages, la couverture du livre vient d’être finalisée, le manuscrit est entre les mains de la correctrice.
Sans mystère, plus de poésie et plus rien pour faire gambader l’imagination, bien sûr !
Les photos sont superbes, on leur souhaite une longue vie, à ces belles 🙂
Je les ai vues en gambade dans l’herbe quelques jours plus tard, j’ignore où elles allaient.
Bon vent ! 🙂
Parfait pour le livre !
Nous avançons bien, la couverture est conforme à mes souhaits.
J’ai hâte de voir le « bébé. »
Bébé boit bien son biberon et prends du poids tous les jours.
Papa suit son évolution et est très content. 🙂