Encore des jours et des nuits…

Il reste encore des rayons de soleil très vifs en cet octobre bien entamé. On dirait que le temps s’amuse à croire et à faire croire que les jours passent joyeux, infinis.

Sous les arbres, les feuilles mortes s’étalent puis s’amoncèlent contre une maison, un vieux mur, un talus, lorsque le moindre souffle léger les emporte. Demain, la pluie embarquera tous ces passagers prêts pour le long voyage vers la rivière. Au fil des caniveaux, des multitudes de petites barques se laisseront porter, l’eau connaît le chemin qui mène à la mer.

Un voile léger, comme une brume qui se meut, incertaine, ne sachant quoi voiler, hésite à flanc de colline. Un ectoplasme, le reste du fantôme d’un jour, flotte, divague, puis s’évanouit derrière les grands châtaigniers. Le soleil finit sa journée. Les joueurs de boules ont déserté la place de l’église, les bavardages à travers chemins, au gré des rencontres, se sont tus. Le silence plane au-dessus du village, je suis seul sur la route et j’imagine toutes ces vies sorties des chemins pour s’abriter dans les foyers.

La nuit va bientôt tomber pour d’autres discours autour d’une table, devant une cheminée, puis s’endormira dans l’attente d’un matin nouveau.

Chaque jour qui nait, alors que la nuit tombe de sommeil, résume et récapitule la vie. Est-ce une leçon que la nature nous répète inlassablement et que l’on n’écoute jamais ? Va-t-on insouciants, indifférents, à ces voix muettes quotidiennes qui ressassent l’éphémère ?

J’étais seul à l’entrée du chemin de mon enfance. Ce chemin serpente jusqu’aux grands châtaigniers qui ont connu nos jeux secrets. Un rayon de soleil éclairait encore le sentier qui mène aux souvenirs. L’instant fut bref, l’ombre s’est affalée presque lourde et soudain, comme occultant la voie des instants heureux, le mystère s’est épaissi.

Des jours et des nuits… Combien encore ?

Un autre éclairage.
Le chemin qui menait aux châtaigniers brûlés.
L’ectoplasme hésitait…

4 Comments

    1. Il sera dans l’ouvrage.
      C’est un exercice de style, des photos d’entrées de chemins et je raconte ce que j’y faisais au bout « Chemins de mon enfance ».
      Bonne journée.

  1. C’est exactement ça, la nature nous dit que tout est éphémère mais qu’elle renaît chaque jour, que nous y soyons..ou pas.
    Pour une fois nous avons un vrai automne avec ses couleurs et ses lumières, nous en avons été privés l’année dernière alors profitons-en pleinement 🙂

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