Utopie.

En période pré-électorale l’utopie politique bat son plein.

Les discours sur le futur, promettant un avenir plus rose que rose, s’épanouissent et s’étalent dans tous les médias.
Les chaînes d’info continue, s’en donnent à cœur joie, les débats fleurissent comme des champignons. Ne riez pas, l’image est volontaire, les champignons ne fleurissent pas mais autour des micros, on parvient à les faire fleurir. C’est l’effet bonimenteur, sous entendu bon menteur.
Les débats, c’est bien connu, ne servent à rien. Vous avez déjà vu deux débatteurs quitter le plateau bras dessus, bras dessous, après avoir basculé dans les idées de l’autre ? Ça n’existe pas.
C’est comme si l’on animait deux cageots côte à côte sur un étal de marché, d’un côté des poires, de l’autre des pommes. Une poire prend la parole et vante ses atouts.
Vous avez vu ma couleur, mon jaune légèrement orangé ? Je suis douce, sucrée et fondante, vous fermez les yeux et vous laissez faire vos papilles, un plaisir s’insinuera entre langue et palais.

La pomme attend son tour et prend la parole.
Ne l’écoutez pas, je suis juteuse à la croque, oyez vos molaires qui pressent allègrement la pulpe craquante dont le jus coule sur le bord de vos lèvres. Un équilibre parfait entre l’acide et le sucré, il y a de la présence et pas que chair mollassonne.

Evidemment ça n’existe pas, vous comprenez que c’est du pipeau, qui aime la Belle Hélène achètera la poire, qui aime la tarte tatin repartira avec des pommes.
Les débats télévisés, c’est la même chose, ils ne font que renforcer les partis pris, c’est comme dans un match de foot, les supporters ne changent pas facilement de camp. Parfois ça arrive mais c’est si rare comme l’exception qui confirme la règle.

Les débats sont des moulins à moudre du grain qui ne donne pas de farine et donc aucune chance de faire un pain.

Envisager l’avenir doré va de pair avec l’utopie, vous avez déjà vu un dirigeant réaliser tout ce qu’il avait promis ?

En attendant, le président sortant découvre le peuple et distribue les promesses, pendant que les autres s’écharpent dans le camp de gauche comme de droite, c’est toujours ainsi.
Pépère, il n’a aucun souci à se faire, il sera réélu mais sait-on jamais, le futur est utopie par essence et si par le plus grand des hasards, il n’était pas réélu, j’aurais plongé à pieds joints dans l’utopie aussi.
« Ils ont voté et puis après… » disait le chanteur Ferré et cela commence à dater.
Pas une ride à la chanson.

C’est pourquoi, je choisis bien souvent de parler du passé, là, pas de souci, on ne truque pas l’advenu ! Le fait avéré est avéré, quoique ! Un politique est bien capable de vous faire prendre des vessies pour des lampions antiques !

Promettre un avenir de rêve, c’est de l’hypnose, faire tomber dans les bras de Thomas More* après être passé dans ceux de Morphée.
On peut toujours rêver.

Moralité : Le futur sera ce que l’on en fera au quotidien et non le résultat de promesses mirobolantes faites au chaland votant.
L’homme est ainsi fait et le monde ne s’accommode que de la palabre permanente.
Alors palabrons, palabrons, il en sortira toujours quelque chose…

Utopie tiré du grec, signifie « en aucun lieu », au niveau que je propose, on pourrait la définir comme une maladie, les poly-tics du politique qui finit toujours par croire à ses balivernes à force de les exposer.

*Thomas More homme politique anglais, philosophe, humaniste et chantre de l’Utopie (1478-1535)

Le petit plus qui n’a rien à voir.