Hirondelles.

Oups ! J’ai failli louper la marche !

Tous les ans à pareille époque, les hirondelles viennent s’accrocher au mur de ma maison.
L’endroit présente une vue plongeante sur la vallée, il est calme, la rampe idéale pour s’exercer en toute tranquillité.

Quelques jours avant le grand entraînement, un drôle de ballet se joue sur le noyer qui fait face à la maison. J’avais imaginé qu’il s’agissait d’un pré-entraînement ou d’une sorte de réunion préalable au départ, comme un cocktail d’aurevoir ou d’adieu aux autres oiseaux.
Les hirondelles arrivent par petits paquets et c’est à qui occupera la plus haute branche.

On a l’impression que certaines s’en fichent, du poste haut, et se contentent de se mêler au feuillage, se chahutant avant le plongeon vers la vallée.
On dirait qu’elles odorent les sensations fortes en se jetant dans le vide, une sorte de frayeur feinte, trahie par des cris de petites vierges effarouchées.

Je suis assis sur la plus haute marche qui mène au jardin, le regard collé à l’œilleton de l’appareil photographique en train de bombarder de clics, toutes les envolées.
Indifférentes, dans leur jaquette noir et blanc, on dirait des musiciens habillés pour un concert ou des pingouins miniatures, lorsqu’elles me toisent bizarrement.

Le spectacle est beau, je ne m’en lasse pas, je me mêle au groupe, me fait complice, m’imagine plongeant avec la volée.
Je survole les chênes en contre bas, certaines, jalouses, viennent me pincer de leur bec minuscule, d’autres criaillent en rigolant :
– T’es trop gros, tu vas t’écraser dans le ravin !
Je n’en ai cure, je rigole. En rêve, je suis un oiseau, léger à souhait et virevolte à ma guise.

Après quelques essais, je suis adopté, elles ne me calculent plus, ne craignent même plus la concurrence.
Un copain de plus pour le voyage…
Mais c’est qu’on va le voir de loin, celui-là ! Plaisante la plus délurée.

Lorsque j’ai fait le plein d’images, satisfait de ce spectacle réjouissant, je leur souhaite bonne route :

A l’année prochaine si l’hiver ne m’emporte au vent !

Encore quelques petits cris, la vague se fait moins ample, le soleil a décliné derrière la colline, peut-être un dernier baroud demain, et sonnera le grand départ…

Ouf !
Moucherons en vue ! On plonge ?
La manne « moucheronne ».

C’était hier.
Ce soir l’endroit est désert, plus une seule hirondelle dans les parages…

7 Comments

  1. Délicieux spectacle ! C’est vraiment l’un des oiseaux les plus gracieux, vous avez de la chance mais elles ont aussi de la chance d’être reçues chez vous 🙂

    1. Vous ne pouvez imaginer Al, à quel point, je suis heureux.
      Un rien m’amuse et Monique la québécoise disait « Un rien vous allume », je cherche à profiter des petits et grands plaisirs de la vie.
      J’ai encore quelques cordes qui vibrent bien 😉

  2. Adorable ces hirondelles ! Petite j’adorais observer leurs allers-retours pour nourrir les nombreuses nichées installées dans l’étable de mes grands-parents… ^^

  3. Quel bonheur vos photos !
    Aujourd’hui j’ai pu photographier la 2è couvée née dans un de mes bâtiments (elles sont 4 au nid).
    Bientôt elles vont (re-)partir ; chaque année ça m’émeut et chaque année je leur dis à l’année prochaine (en espérant… pour elles, comme pour moi…)
    Bon week-end.

    1. On va s’accrocher Chat, il ne nous aura pas si facilement, on a encore tant de choses à faire ! 🙂
      Et pourtant, il suffit d’une chiquenaude ! Et patatras ! A voté !
      Bon week-end.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *