Le piano.

Comme tout le monde ne le sais pas, le piano n’est pas qu’un instrument de musique.
En cuisine, on désigne ainsi une cuisinière, l’ensemble entre divers feux et four, évidemment, pas la dame qui cuisine.

« Dis moi qui tu fréquentes et je te dirai qui tu es ! » pourrait trouver une variante avec « Dis-moi comment tu cuisines et je te dirai qui tu es ! »
Ou mieux encore, montre-moi ton piano et j’irai à Rio 😉 .

Au-dessus de mon piano, il y a une partition, toujours affichée.
Je n’ai pas besoin de voir les étiquettes, je connais les produits à la perfection, il me suffit de lever les yeux et je sais quelle note choisir.

Je voyage toujours.
Un jour en Inde, un autre, dans un pays plus proche et parfois, je ne franchis point mon jardin.
J’y trouve toute une panoplie d’aromates sauvages ou cultivés.

Le fenouil apparait où il veut, et selon la saison, jeune pousse ou branche assez avancée, je peux cuisiner poisson ou châtaignes.
La nepeta est partout, son parfum assez puissant se révèle sous le soleil et voilà qu’on la croit reine du jardin.
Le thym s’est ensauvagé, il ne bouge pas de sa place mais résiste à tous les temps. Il se fiche du chaud et du froid, de la pluie et du vent, il prospère, tranquille comme l’arba barona (le thym en langue corse), chaque année.
Le romarin, c’est pareil, accompagné par la garance voyageuse qui l’envahit volontiers, il converse avec les abeilles, les bourdons et les syrphes butineurs, même à novembre bien avancé.
L’origan et l’estragon ont pris racine pour longtemps, le persil et la coriandre ont signé un pacte avec le vent. Ils renaissent où bon leur semble, j’en trouve partout, partout.
Le laurier sauce a pris de l’âge et ne cesse de prendre du volume, il me tend toujours une feuille lorsque je passe à côté. Il semble me dire, « Tiens prends quelques feuilles pour ta sauce milanaise et n’oublie pas de les briser pour dégager tout le parfum ! »
Le basilic, saisonnier, pavane en ce moment. Celui de Provence, le mammouth maous costaud, aux feuilles d’un autre monde et le métissé au citron vert…
Voilà pour les aromates de mon jardin qui me viennent à l’esprit.

Voyez, avec toutes mes épices postées au-dessus du piano, je voyage à ma guise.
Une épice me fait un clin d’œil et me voilà parti dans son pays d’origine.

Pas besoin d’être le Mozart de la cuisine pour faire de la musique gastronomique, il suffit d’écouter les épices et presque, on deviendrait épicurien.

D’épice à Epicure, il n’y a qu’un pas, je le franchis souvent.
Epicurien ?
Non, non, et pis quelque chose ! Toujours !

Le coin sauvage.
On devine : origan, nepeta, coriandre et basilic.
Estragon.
Le laurier.
Le fenouil devant la porte.
Il est arrivé tout seul.
Le laurier a joué sa partition, il y aura des pâtes à midi.

4 Comments

    1. C’est pas de ma faute Gibu !
      Ce sont les épices qui parlent trop !
      Si vous avez faim, c’est bon signe, Epicure n’est pas très loin 😉

      1. les épices me poursuivent cette semaine ! déjà évoques dans mon poème d’hier sur le bouddha ! du coup j’ai -chose rare- un peu cuisiné ce matin, mais vraiment un peu 😀

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