Les sceliphrons font, font, font… et les sphex aussi.

C’est une reprise avec de nouvelles images toutes fraîches, d’aujourd’hui.

Le sceliphron, pour les intimes et les initiés entomologistes, se nomme plus simplement guêpe maçonne pour le tout venant.

Celui que vous voyez à l’affiche, dans le titre, a failli me rendre dingue. J’ai passé un temps fou pour tenter de le photographier. Il avait la bougeotte et lorsqu’il se posait, il disparaissait rapidement derrière le rideau. Impossible de focaliser correctement et en plus il se postait à contre jour. J’avais tous les inconvénients rassemblés pour rater une photo, ça n’a pas manqué. J’ai abandonné pour qu’on ne me prenne pour un fou qui court après le vent.

Vous voyez à quoi il ressemble, c’est l’essentiel.

On dirait que son thorax et son abdomen sont fâchés et qu’ils se tiennent à bonne distance l’un de l’autre, c’est une de ses caractéristiques pour le reconnaître. Le tube qui les relie se nomme le pétiole comme pour la feuille.

Cette guêpe solitaire construit un nid avec de l’argile sur les murs, les rochers, les poutres… En ce moment, elle prospecte dans ma chambre.

Une fois le nid terminé, elle parcourra les environs à la recherche de petites araignées pour les placer dans les alvéoles. Toutes paralysées et non mortes. Lorsque la réserve lui semblera suffisante, elle pondra un œuf dans chaque loge (nid) sur la dernière araignée posée. Après la ponte, elle fermera en façonnant un opercule et s’en ira pour ne plus jamais revenir au nid.

A l’éclosion des œufs, la larve se nourrira des araignées encore vivantes mais paralysées.

Parfois, lorsque le sceliphron part à la recherche des arachnides, une autre guêpe solitaire dite guêpe coucou pond son œuf, ferme le nid et disparait.

Le plus surprenant dans ce cycle de vie c’est qu’un insecte parfait, c’est à dire une guêpe finie, en sortira et reproduira exactement le même comportement, sans apprentissage et sans jamais avoir vu ses géniteurs.
Lorsque nous étions en classe de philo, notre professeur M. Peretti prenait cet exemple pour nous enseigner les différences entre l’inné et l’acquis. Je me souviens parfaitement qu’il décrivait ce cas comme une programmation au niveau de l’espèce, de la race, disait-il à l’époque, un vilain mot qu’il convient d’éviter par les temps qui courent.
Tous les scéliphrons de Corse et de Navarre font, font, font, exactement la même chose.
Sans apprentissage et sans aller à l’école, ils tracent leur vie uniquement mus par l’instinct.

Les sphex.

Le sphex est également une guêpe solitaire peu agressive, à la piqûre insignifiante.
On le nomme aussi gryllivore car il se nourrit de grillons et de sauterelles essentiellement.
Il procède de la même manière que le sceliphron mais n’est pas maçon, il creuse des galeries dans le sable.
On le dit fouisseur.