Celui qui a eu l’idée de blog sur la toile doit être élevé au rang de génie. C’est épatant, un blog !
Comme une bouteille à la mer, sur l’océan de l’humanité, un texte aboutit toujours quelque part. C’est souvent le silence, parfois la réaction intéressante, quelques fois la marque de sympathie, la mauvaise humeur aussi..
Ce matin, j’écrivais « Monique, Claude et Luce », trois personnes qui ont quitté ce monde et qui suivaient mon blog.
Une lectrice qui se reconnaitra m’écrivait ceci :
« Il ne faut pas être trop superstitieuse quand on fréquente votre blog. » Phrase assortie d’un clin d’œil complice.
Chère lectrice, j’y avais déjà pensé à plusieurs reprises : qui s’attarde dans ce blog s’expose peut-être au mauvais sort, surtout la gente féminine, vous notiez bien « superstitieuse » et non le masculin. Quelques hommes aussi sont partis mais nous n’avions pas les mêmes relations à distance pour que j’en fasse billet.
Un homonyme disait : « De toute façon, nous allons presque tous mourir. » Il ne se comptait dans le lot des mortels croyant échapper à la faucheuse sans dire comment il s’y prendrait pour en réchapper. Que Dieu le bénisse, il a fini par trépasser aussi.
Mon blog serait-il touché par le mauvais œil ? « L’ochju » dit-on chez-nous.
Ma tante Marie que vous connaissez désormais puisque je l’ai largement évoquée, savait bien déjouer cette malédiction. Il lui suffisait de placer une mèche de cheveux appartenant à la personne maudite, sous une assiette contenant de l’huile, d’olive s’il vous plait, et l’affaire était dans le sac. De nombreuses personnes souffrant de pathologies mineures qui se traitent toutes seules venaient la voir et dans ces cas de guérison spontanée, cela marchait à tous les coups. Je comprends mieux pourquoi elle avait dans sa cuisine une jarre de cinquante litres toujours remplie d’huile de l’année. De l’huile d’olive issue d’une première pression à froid, pour le côté bio d’avant garde. C’était de la belle et bonne, artisanale, infaillible pour noyer comme pour frire le poisson. Un soir de Noël comme le voulait la coutume, elle me révéla son secret. Je détiens encore les incantations prononcées à voix feutrée lors de la petite cérémonie. Je n’ai jamais essayé de crainte que cela ne marche pas avec moi par simples représailles divines. Avec la disparition de tante Marie, la transmission s’est arrêtée à ma personne.
Pâques n’est plus si loin, l’eau bénite nouvelle interviendra le dernier samedi de la Semaine Sainte, peut-être devrais-je songer à faire bénir mon blog pour le débarrasser de ses esprits mauvais... ou malins.
Trêve de plaisanterie, pour en finir avec les malédictions bloguiennes et simonesques, je me tournerai vers les comanches, les apaches ou les sioux pour rompre le signe indien.
Je crois que c’est déjà fait, le « jamais deux sans trois » est déjà rompu.
Merci chère amie, désormais plus que lectrice, vous m’avez, par votre commentaire, convaincu de tenter ce texte un peu farfelu, je l’avoue.
Vous m’avez allumé, aurait dit Monique la québécoise qui tout sourire deviné, se plaisait à me rappeler : Un rien vous allume !
Bonne suite de vendredi et bon week-end à venir 😉
Ha Simonu, vous avez la plume trempée de malice, d’esprit et d’élégance, c’est vraiment un régal de vous lire!
(Ouf, je suis parée pour l’huile d’olive, des amis m’en en donné une bouteille, de la vraie, première pression évidemment, petite production réservée à la famille et quelques amis (des vrais) c’est vous dire si je suis parée contre l’ochju) 🙂
Et oui, votre amie Monique avait raison 😉
J’espère simplement que l’amie lectrice ne s’en soit offusquée !
Dans ce cas ce serait hécatombe plus que signe indien 🙂