La plupart des gens se déplacent avec leur téléphone portable, leur carte bancaire… J’ai ma petite manie aussi, je me balade avec mon appareil photo de poche.
Un petit compact qui a pas mal de « clics » au compteur et ne tardera pas à rendre l’âme un de ces quatre matins. Rien de plus normal, toute vie a son échéance.
Si vous avez oublié votre « Aïe phone » chez vous, ne comptez pas sur moi pour vous dépanner quand je me promène ; quand je me promène, je ne suis tout ouïe que pour les bruits ambiants. En outre, je n’ai jamais de carte sur moi, même pas celle d’identité, un contrôle inopiné me vaudrait au moins les gros yeux de la maréchaussée. Les gentils pandores, ne manqueraient pas de reconnaître, en ma personne, le plus pacifique des passants…
Ainsi donc, je suis toujours prêt à dégainer mon petit Canon qui n’est plus d’une prime jeunesse et en montre les stigmates sur son capot. Il est encore très utile et fait toujours de son mieux.
Je me promenais au-dessus de Porto-Vecchio, un gros nuage occulta le soleil, juste un instant. On aurait dit que Phébus me faisait un clin d’œil et qu’il souhaitait que je lui tire le portrait. Je ne suis jamais insensible à ce genre d’appel, j’ai cliqué trois ou quatre fois sans savoir ce que je ferai de ces images. Mon esprit vagabondait déjà du côté des galaxies, ce sera mon affaire ce soir devant l’ordi.
Bof ! Que soleil me renvoie aux astres puis aux galaxies, quoi de plus banal et de plus normal pensent les esprits éclairés ! Je les remercie de me rappeler que je suis normal mais j’aurais pu penser au retour du printemps dont les jours se font plus lumineux, à l’été et sa future canicule, aux couchers de soleil d’automne qui jettent jaune et or sur les collines, à l’hiver lorsque ce même astre devient plus pâle, moins visible, trop souvent masqué par les nuages omniprésents…
Bref, je ne vais pas me fâcher avec qui me dit normal ! C’est tout à son honneur.
Le soir, en visitant mes images, je n’ai pu m’empêcher de filer dans l’univers. Il faut toujours que je m’égare dans un coin de galaxie que je ne connais pas et m’invente très facilement.
Sans aucun effort, presque naturellement, mes pensées ont vagabondé dans l’obscurité de ciels inconnus et de cieux mystérieux qui recèlent le secret métaphysique.
Ce secret que l’on imagine à sa guise sans jamais approcher la moindre réalité, ce mystère qui fait choc entre « savoir et croire » en n’interdisant aucune idée.
C’est le domaine des idées libres qui se fichent de savoir si leur pensée est tordue ou non. C’est le champ du plaisir inventé, du penser à sa guise pour enjoliver et adoucir les doutes de sa vie.
Ce n’est pas cela que je recherche. Je m’interroge sur tous les possibles de l’espace, j’aurais bien aimé en savoir plus avant de m’en aller, non pas dans les étoiles, mais à devenir terreau puis donner vie à quelques coquelicots jamais avares de cocoricos tonitruants dans un champ en plein réveil printanier.
Avec eux, avec la vesce craque, le polygale herbe au lait, le boutons d’or, l’orchidée sauvage et le muscari à toupet, je célèbrerai à ma manière les effets d’un soleil éclatant.
Un soleil qui tourne inlassablement sans se soucier de rien et sans savoir qu’un petit esprit perdu dans un coin de la planète bleue, un microbe insignifiant, cherche désespérément à comprendre ce qu’il fait là, se pose des questions dont il ne connaîtra jamais la réponse.
J’ai vu des images de la planète mars et j’ai été étonné par les pierres et les rochers qui ressemblent étrangement à ceux de nos endroits désertiques. Hélas, trop tard pour moi, je n’en saurai pas davantage alors que j’en meurs d’envie.
Lorsque, j’ai démarré ce texte, j’ignorais totalement quelle en serait sa teneur, j’ai baissé la tête sur le clavier et j’ai tapé sans m’arrêter, j’étais perdu dans l’espace et je vagabondais… mon voyage a duré vingt-quatre minutes, précisément. Pour la prose bien entendu !
Une bonne journée à tous 🙂
On se laisse entrainer dans votre rêverie inter galactique avec ces superbes images en accompagnement et puis soudain la fraîcheur de l’herbe et ces petites fleurs ravissantes au hasard de la balade.
Sinon je suis comme vous, ma carte d’identité refait surface quand on me la demande pour une démarche (je la cherche pendant des heures) et je ne possède pas de carte bancaire (ce qui m’évite de la perdre 😉 )
🙂