Un p’tit coucou à Marie-Anne.

Cela faisait un bon moment que je n’avais scruté les recoins de mon jardin.

Cet après-midi, j’ai fait un tour pour prospecter les endroits à pommes de terre, ce sera pour le début mars. Sans vraiment chercher les premières fleurs, je sais que les véroniques s’épanouissent bien avant les autres par ici et sont légion, j’ai remarqué que d’autres corolles se manifestaient dans le vert ambiant, parfois cachées derrière des feuilles de cerisier qui finissent de se décomposer.
C’est donc dans ce mélange de vert et de rouille que j’ai vu poindre les premières violettes.

Illico, l’image de Marie-Anne s’est imposée à mon esprit et j’ai souri en l’imaginant au fond de la Navaggia, il y a fort longtemps, lorsqu’avec sa mère Barberine, elle distribuait sourires et pensées joyeuses à notre passage devant leur maison.

C’est une dame incontournable de notre histoire, elle a marqué notre enfance et se souvient encore malgré son grand âge.

Il n’y a pas si longtemps, lorsque Covid ne sévissait pas encore, elle me rappelait qu’en entrant dans les premiers jours de printemps, elle avait droit à son bouquet de violettes sauvages, ses fleurs préférées. Ma grand-mère pensait toujours à elle, ces premières éclosions printanières lui étaient destinées.

Désormais, la violette me renvoie à son image, à son sourire et à l’évocation de notre passé navaggiais comme si je prenais la suite de mon aïeule.

C’est bien agréable lorsque la nature nous fait un clin d’œil et que ce dernier est également adressé, par rebond, à ceux qui ont pris place dans notre vie, à leur manière.

La violette, à chaque début de printemps me renvoie à toi, chère Marie-Anne.
Voici quelques images cueillies pour toi au fond de mon jardin.

Nous t’embrassons affectueusement.