Lorsque la réalité ressemble à un poisson d’avril…
Histoire vraie, chute très discutable, à ne surtout pas prendre au pied de la lettre.
Tentative d’humour en espérant qu’elle ne paraisse tentative plus grave aux chastes esprits 😉 .
C’était à la fin du siècle dernier.
Ma mère passait une partie de l’hiver chez nous du côté de Versailles.
Un jour, en rentrant de l’école, elle m’attendait dans la rue, l’air inquiet. Je voyais bien que quelque chose n’allait pas et qu’elle cherchait à me parler en aparté. Elle a profité d’un moment d’absence de mon épouse pour me souffler :
– La lettre, je l’ai cachée.
– Quelle lettre ?
– Elle t’a écrit, elle a même signé sur la marque de ses lèvres.
– Montre-moi.
– Non, je l’ai cachée, vous allez vous disputer…
J’ai dû beaucoup insister pour qu’elle accepte de me montrer la lettre cachée sous le linge dans son armoire.
Ce fut un grand éclat de rire qui fusa lorsque je pris connaissance du courrier glissé sans enveloppe dans la boîte à lettres et « écrite à la main ».
« Chéri, c’est formidable, tu ne peux imaginer comme je suis heureuse. Je suis au milieu des rayons de Casino et j’ai repéré des articles intéressants pour ce soir. Il y a même du bon whisky 12 ans d’âge, un pur malt au prix très abordable… Je t’embrasse très fort chéri, à ce soir. »
Le tout ponctué de l’empreinte rouge d’un baiser.
Je crois que nous avons fêté cette pub, le soir même au champagne au grand soulagement de ma mère très inquiète, qui n’avait rien pu avaler à midi.
De tels cas de pub potentiellement dérangeante pour certains esprits incapables de s’élever au deuxième degré pourrait faire l’objet d’une judiciarisation aujourd’hui.
Imaginez des associations manifestant devant l’assemblée pour dénoncer une atteinte à la dignité féminine et à l’équilibre de la famille, ça c’est moins sûr.
1- Humour inaccessible à tous et susceptible de créer un traumatisme important de l’humeur, scandale dans la famille (Oh papa si maman savait ça…), usage abusif du quiproquo, dérangements collatéraux.
2- Pub pour alcools forts.
3- Atteinte à l’honneur des femmes qui ne seraient heureuses qu’au milieu de rayons d’un grand supermarché.
4- Empreinte de rouge à lèvres comme si la femme était incapable de signer une lettre sans l’estampille labiale.
5- Femme objet sexuel, marquée au gloss écarlate.
6- Femme reléguée au rang de consommatrice de base alors qu’elle est capable de gérer un grand magasin toute seule et de pondre des pubs suffisamment fines pour convaincre le chaland avec un humour à la portée de tous…
7- Femme perpétuellement responsable du syndrome d’Eve en tentant les hommes.
8- Alourdissement des doléances sociales déjà très fournies comme si on n’avait que ça à faire.
Bref, les motifs sont nombreux et bien significatifs pour lancer une révolte nouvelle…
On en serait bien capable par les temps qui courent… pour dégourdir les forces de l’ordre public 😉
Le petit plus mnémotechnique :
Les fleurs de la passion sont dans la tourmente 😉
Votre pauvre maman toute bouleversée, on sourit mais en même temps on ne peut que ressentir de la tendresse pour sa naïveté, comment pouvait-elle deviner à quel point les humains peuvent être tordus quand ils font du commerce?
Les révoltes? Il y a en a bien assez comme ça et malheureusement pas sur les sujets qui le mériteraient…
Bravo les zhiboux, je m’en rappellerai maintenant, mais au fait, ces journées consacrées à tout et n’importe quoi…ça sert à quoi?
Ca sert à inspirer des dessins, au moins 😉