Pizza vuletta.

J’ai goûté mes premières « pizze vuletta » dans un petit restaurant de Quenza, tout à fait par hasard, lassé de commander toujours les mêmes « reine, sud, margherita ».
C’était un plaisir d’y aller pendant les vacances estivales lorsque je revenais du continent.

Un passage obligé tant l’accueil était agréable et la pizza excellente.
Une pizza originale car le patron faisait lui même sa pâte feuilletée, la passait au laminoir devant nous pour en faire des pans très larges qu’il découpait ensuite.
La pâte feuilletée peut sembler incongrue pour l’usage mais je vous assure que c’était plutôt excellent.
Légère, aérienne, les feuilles bien détachées, croustillante, et cette vuletta de Quenza qui réveillait mes papilles formées à l’enfance du lard.
Je faisais un bond dans mes jeunes années, le goût de la vuletta grillée dans la cheminée me revenait à chaque fois.
C’était mon pèlerinage annuel.

Je me souviens que sur la carte, le patron avait noté « Uletta » et non « Vuletta » comme chez nous.
J’ignore si c’était le nom quenzais ou une déformation de langage car le restaurateur n’était pas originaire de l’Alta Rocca ni de Corse me semblait-il.
Pourtant Quenza et Lévie ne sont distants que de 16 km environ.

Depuis lors, dans mon four à bois, la pizza à la vuletta tient la vedette mais j’avoue que la pâte feuilletée confectionnée par l’homme de Quenza avait son originalité et valait largement le détour.

Vuletta ! C’est bon bon pour le moral, peut-être pas pour les artères.
Qu’importe, à nos âges les artères ont déjà fait leurs affaires…

Le dessert.