A quoi sert la philosophie ?

Aimer savoir ? Allez savoir…

Ne vous attendez pas à une analyse profonde, déclinée en modes aristotélicien, spinozien, kantien ou nietzschéen et toute la compagnie en éen ou ien, c’est mieux pour la tranquillité de vos neurones, c’est plus reposant vu par le petit bout de la lorgnette.

Il existe mille manières de philosopher. Il suffit de déclarer : je cogite donc je philosophe pour être admis au rang de penseur. Mais suffit-il de penser pour être certain de faire de la philosophie ? Sans doute, car si la discipline est discours sur la vie, tout est discours sur la vie.

Discourir n’est pas suffisant pour tout le monde, encore faut-il qu’il en sorte quelque chose pour un art de vivre.
C’est comme en peinture. Tout le monde peut être peintre, c’est-à-dire joueur de pinceaux et de pigments mais tout le monde n’est pas impressionniste, fauviste, Cézanne ou Matisse. Il y a les grands Spinoza, Kant, toute la fanfare et puis, il y a Pierre, Paul ou Jacques qui ont leur mot à dire aussi.
La vie est une vaste philosophie, à chaque parole colle son sens et donc sa raison d’être parmi les autres. Ne dit-on pas que le fait d’acheter son pain est un acte politique ? Le fait d’ouvrir la bouche est déjà une ébauche de philosophie ou d’intention qui vaut action philosophique.

Evidemment, comme pour tout, il y a les trapézistes de haut vol et puis ceux qui font des roulades au sol. Des roulades arrière ou avant et même du sur-place. Du sur-place imposé, hautement plus difficile que celui de nature. Un oisif par nature qui glande parce que ça lui fait du bien, ça l’amuse ou ça l’arrange, sera dans une philosophie jouissive, alors que celui qui se trouve oisif par obligation sera plongé dans une philosophie torturée moins supportable pour lui.

Souvent lorsqu’on a trois ou quatre verres dans le nez, on commence sérieusement à philosopher. Pas à dire des bêtises, non, il y a des trouvailles. Des bonnes trouvailles, amusantes comme pertinentes du genre que voici : (Là, j’invente mais ça pourrait sortir de la bouche de n’importe qui. )

Moi, je tourne ma langue quatre fois dans ma bouche avant de parler, quatre tours me suffisent, pas besoin d’aller jusqu’à sept puisque connaissant le dicton, je prends mes précautions sans attendre. 

Tu vois, tous ces politiques hauts placés qui disent aimer le pays et qu’ils travaillent pour le bien de tous, tu leur dis qu’ils vont toucher le SMIC, demain, il y a plus personne. Leur amour du pays aura foutu le camp ! 

On réforme sans arrêt l’école, et plus on la réforme, plus on découvre qu’elle a besoin d’être réformée. Résultat, plus on change les choses pour les améliorer et plus on se rend compte qu’il faut tout refaire sans jamais parvenir à construire quelque chose de définitif. Non ! Pas de définitif, de satisfaisant, tu vois ? L’école est comme une maison toujours en chantier, on peint, on change les tuiles, les gouttières, les portes, les fenêtres et l’habitant n’est jamais content… et puisque l’école est un totem dédié à chaque courant politique, on n’arrête pas de changer les cornes… de se faire les cornes. Comment voulez-vous que ça marche un jour !

Le totem Ecole au vent des idéologies…

Les enfants c’est nature, ça ne s’embarrasse pas de complexes, pas de complications, c’est nature je te dis ! Sauf lorsqu’ils sont cons, têtus, mal élevés, égoïstes, pleurnichards, jamais contents… Alors là, tu ne t’en sors plus, mais sinon ça va, ils sont nature, nets, clairs et te sortent la vérité toute crue dès qu’ils ouvrent la bouche… mais faut pas qu’ils l’ouvrent trop souvent non plus, ça fatigue. 

Celui qui n’aime pas les animaux, n’aime pas les hommes ! Quoique, si tu aimes les animaux c’est peut-être parce que tu n’aimes pas trop les hommes, on sait pas très bien où se situe le vrai. On cherche toujours. Alors disons, si tu veux aimer les hommes, aime les animaux et vice versa. Il faut toujours visser Versa avant qu’il ne devienne versatile…  

Du délire ? Pas du tout, ça se passe comme ça, même sans avoir un coup dans le nez. La prochaine fois, écoutez bien les philosophes des rues, des salons, il y en a pour tous les goûts, toutes les oreilles.

La philosophie sert à tout et ne sert à rien. C’est un passe-temps agréable pour ceux qui manient le syllogisme, la litote, l’oxymore, bref toutes les figures de style qui colorient la pensée et le mode de vie comme d’autres produisent de jolies peintures.

Philosopher c’est discourir des choses de la vie, c’est donc une philosovie. Et lorsqu’on philosovie, on philosophie sans le savoir comme M. Jourdain qui faisait de la prose sans s’en douter.

Vous avez tout compris, je me suis amusé quelques minutes en attendant la suite.
Vous le savez maintenant, il ne faut jamais me prendre au sérieux du premier degré…
Quoique, parfois, je dois dire vrai aussi… Allez savoir, encore une fois !

Mots de hiboux.

Le perpétuel « Je condamne fermement ».
Le désabusé.
People philosophie.
Lutte des classes.
Les moyens d’agir.
L’art de contourner.
Perpétuel recommencement.
Les oisifs.
Battre, rebattre et débattre… perdre son temps quoi !
L’éternelle question.
L’art de dire ce qu’on ne pense pas en faisant mine de penser ce que l’ont dit.
Le passé ne meurt jamais.
Et même les petits hommes verts ont leur petite idée !

2 Comments

  1. Que voilà une philosophie de vie réjouissante et sans prise de tête, ça fait du bien 🙂
    J’adore toujours vos hiboux et le totem vaut bien son pesant d’or, j’ai éclaté d rire, merci Simonu.

    1. Merci Al.
      Vous avez sans doute remarqué que ce texte est peu lu.
      Il suffit de mettre un titre qui semble (semble seulement) sérieux et il n’y a plus personne.
      L’art de faire le vide contrairement à ce que me disait Monique la canadienne en parlant de mes rubriques invitantes.
      Cela en dit long sur le traumatisme scolaire qui semble avoir laissé des traces répulsives 🙂

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