Tribulations.

Vivre à la campagne est un art aussi.
Il faut avoir l’âme paysanne chevillée à l’esprit comme au corps pour vivre en accord harmonieux avec la nature grouillante et peut-être naturante de cette nature naturée… (Philo)

Ce n’est pas de tout repos et nombreux sont ceux qui pestent contre certains travers de nos campagnes.

Qui dit verger dit geais ravageurs, qui dit bassin dit grenouilles et moustiques, coassements nocturnes et piqûres, qui dit basse-cour dit « cocoricos ! » très matinaux…

Ce matin, je faisais un tour dans le jardin, je me suis planqué grossièrement entre le grand figuier et le poirier pour récolter quelques images.
C’était un va et vient incessant.
Ça frissonnait partout, sans discontinuer, et pourtant, je ne voyais rien.
Les petits passereaux trop petits, perdus dans le feuillage sautillaient de figue en figue sans que j’aie le temps d’en repérer un.
Les geais, très méfiants se posaient à la périphérie, se camouflant dans l’épaisseur des branches. Ils font grand saccage déjà, s’en prennent aux figues-fleurs et poires encore vertes. Il y a abondance cette année, j’imagine qu’il ne restera pas grand chose à récolter.
Même les tomates sont poinçonnées. Des fruits bien rouges tendent leurs joues rebondies qui recèlent bonnes graines et chair juteuse.
Les oiseaux sont spécialistes. Une connaissance innée de tout ce qui concerne nourriture.

J’ai fait chou blanc.
C’est parfait, ce vocabulaire potager convient idéalement à ma presque bredouille.

Je vous laisse découvrir ma triste récolte mais je sais que je n’ai pas dit mon dernier mot.
Un jour je les aurai, oui, je les aurai… Non pas en peinture mais en photo !

Poinçonnages en dents de scie.
Sans doute le coupable photographié à la volée, il ne m’a pas attendu.
Geai des chênes.
Un oiseau chapardeur, je ne saurais vous dire son nom.
Très mobile aussi, je n’ai pas eu le temps de faire mieux.
Dans le poirier, le geai me tourne le dos.
Ah ! Il a entendu le clic (pourtant j’étais loin) et se retourne…
Sans attendre, il a plongé vers la vallée.
Les poires ne sont pas mûres, j’imagine qu’il ne restera que quelques trognons à récolter.
Vous avez dit : filets ? C’est se créer d’autres embrouilles. Une année, j’ai passé presque une heure à en sauver un, pris dans les mailles d’un filet et, en récompense, j’ai reçu pas mal de coups de bec sur la main…

Filet ! Filet ! Il faut avoir été trapéziste dans un cirque pour travailler à cette hauteur et j’ai passé l’âge de grimper aux arbres.

Image en titre : Le bruant posté sur le grillage avant de sauter sur le figuier.

4 Comments

  1. Ils doivent s’imaginer que c’est pour eux que vous faîtes pousser toutes ces bonnes choses 😉
    Par contre je les trouve un peu ingrats de ne pas poser docilement pour la photo!!!!

    1. Ce matin, c’était impossible, pourtant, il y avait jusqu’à cinq geais en même temps.
      Je ne suis pas né de la dernière pluie, j’anticipe, je suis prêt et puis rien que du flou, à la volée.
      Ça ira mieux la prochaine fois.

  2. Et les filets de protection alors ? Ca n’empêche pas les oiseaux de grappiller un peu, mais pas comme des voyous !
    Bonne confitures de figues ! (j’adore !)

  3. Le figuier (j’en ai 6) est monstrueux, je défie quiconque de poser un filet.
    Pour tout mettre sous filets cela va me coûter plus cher que la récolte, en temps, main d’œuvre et achat. (Pose et dépose disent les entrepreneurs)
    Sans compter le sauvetage des oiseaux aux pattes emmêlées dans les mailles, rendez-vous compte Dominique !
    Et si la SPA venait à en avoir vent, j’aurais mon compte de mistral perdant ! 🙂
    Bonne journée Dominique. 😉

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