Oxygène.

Vivre à la campagne c’est épatant !

Lorsque j’étais citadin, je rêvais de revenir sur la terre de mon enfance.
Ma hantise était de ne jamais y retourner, j’avais peur que le ciel me tombe sur la tête, anéantissant mes espoirs.
Aujourd’hui, j’ai rempli ma mission, vivre comme mon père.
Faire quelques pas dans le jardin, non pas dans celui des autres comme lui, mais dans le mien.

Ce matin, je cueillais, ce soir je flâne.
Je regarde le soleil qui plonge derrière la colline, dans quelques heures, j’ai rendez-vous avec la lune et les étoiles…
Ma nuit sera bercée par le coassement des grenouilles et le chant des grillons.
Le hibou, peut-être,
viendra boubouler sous ma fenêtre…

C’est le dernier soir avant le retour des petites. Je sais qu’elles ont hâte d’être là, elles connaissent les bonnes places pour assister au concert des rainettes sous la voute étoilée.
Elles se souviendront des chauves souris qui zigzaguaient l’année dernière lorsque nous allions, à la nuit tombée, fermer le poulailler.

Ici, on se ressource.
Eole est posté au fond de la vallée d’Archigna, il a dirigé sa soufflerie vers ma maison.
C’est de là que montent les bouffées d’oxygène, les brassées d’idées, les rêves et toutes les folies.

Je suis en retraite de la vie, dans ma seconde vie depuis longtemps déjà, j’ai encore plein d’envies car je baigne perpétuellement dans un océan d’oxygène.

Oxygène ! C’est là que les petites filles puisent leur oxygène !