Applaudissements, casserolades et fil à linge…

Avec le confinement, quelques rituels sont apparus.
Les applaudissements de 20 h adressés aux soignants de toute l’échelle, en signe de remerciements pour leur courage et leur dévouement, sont reconduits quotidiennement.
Les casserolades de circonstance pour le 1er mai ce midi, ne connaîtront, a priori, qu’une séance éphémère.
Enfin, le rendez-vous du fil à linge.

Le maître d’école de Francesca qui habite juste en face, à portée de cour intérieure, s’était informé de l’avancée de la petite qui termine sa grande section de maternelle.
Puisque le linge était sec et le fil disponible, plutôt que le laisser nu, sans utilité provisoire, pourquoi ne pas étendre quelques feuilles blanches de format A4, pour, dans un premier temps, réviser les lettres et tenter ensuite quelque combinatoire et quelque reconnaissance globale.

Ainsi, s’est institutionnalisé un petit rituel de lecture à distance, sans passer par le télévisuel. C’est tellement plus sympathique, plus ludique, plus rigolo aussi, de se parler en langage des signes inventé pour la circonstance.
D’un côté, on étend des lettres une à une, on les combine, on les enlève puis on étend des mots.
De l’autre côté des parents lèvent le pouce pour indiquer la bonne lecture, lèvent la main à plat pour signifier que la lecture est en cours puis applaudissements feints et réels. Feints pour celui qui professe à distance, réels pour encourager Francesca.

Toute la déclinaison y est passée (moule, boule, roule, poule)
Le maître avait téléphoné aux parents pour savoir ce qu’elle connaissait, c’était un jeu, il s’est appuyé sur l’acquis à la maison.

Puis le cours s’achève, on se salue d’un balayage de main en se donnant rendez-vous à la prochaine leçon.

Francesca a largement dépassé l’âge qui commence à imprimer les souvenirs et si elle a une once de mémoire de son grand-père qui raconte son enfance comme si c’était hier, elle se souviendra de ces moments nés du confinement.

Tout le monde ne sera pas de cet avis, mais avouez, tout de même, qu’il est possible de tirer quelques grammes de sourire d’une situation peu réjouissante.

Allez Francesca tu peux lire, même si je ne suis pas à la fenêtre d’en face ?

Regarde bien : Missiau a vu ta petite poule rousse, elle va très bien !

Eh bien voilà ! Bravo ! Même si maman (ou papa) t’a aidée un peu. 🙂

C’est rigolo ! 🙂

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *