Un plat de saison et de circonstance.

De saison, vous le comprenez aisément en voyant l’image. De circonstance parce qu’aujourd’hui c’est le retour de mon ami Yvon. Nous allons nous camper tous les deux à la Zinella. Heu ! Nous camper, ça veut dire que nous allons nous régaler. Ici, les mots sont comme nous, ils chantent à leur manière dès que ça leur prend. Pas de chichis que du vécu !

  • Quoi ! Ça n’intéresse personne mon truc d’aujourd’hui ?  Attendez, c’est juste pour passer quelques minutes ensemble comme si vous étiez là. Le temps est magnifique et vous apprendrez la composition de mon plat. Ça vous va ?

Je m’affaire depuis ce matin. Même les poules étaient étonnées, il faisait encore nuit lorsque j’ai tambouriné à la porte du poulailler. Debout là-dedans ! Allez, il fait doux et je vous ai préparé bonne pâtée ! La blanche qui sortait toujours la dernière ces derniers temps, madame couvait encore et n’était pas pressée, se présentait en tête aujourd’hui. Elle a abandonné le nid, lasse de couver de la paille et de constater que je lui chipe tous les œufs. Elle m’a regardé de traviole : Ça va pas toi de venir si tôt nous réveiller en fanfare ! Et puis elle a sauté en battant des ailes pour les assouplir un peu. Depuis qu’elle couve, elle n’a pas fait trop d’exercice. Je l’ai regardée sans rien dire, les autres s’en fichaient, elles ont foncé pour attaquer la picore.

Juste au-dessus de ma tête, les feuilles du figuier dont les branches touchent presque terre à cet endroit, me décoiffaient : Alors, tu va les prendre ces figues pour midi ? Sinon on lâche tout et les gélines en profiteront. L’année n’est pas très bonne et les oiseaux n’en loupent pas une dès qu’elles parviennent à prime maturité. J’arrive toujours trop tard. J’ai visité les autres figuiers, la récolte fut maigre mais suffisante pour midi.

Alors voilà. Ce midi, d’abord Sfrizzu, vous savez cet apéro que j’ai inventé et décrit ici, pour vous, il y a quelques textes passés. En kémia, la sciaccia di patati, la tarte aux pommes de terre également décrite dans ces pages.

Puis viendra le plat de saison. Voici sa composition.

Un tapis de salade verte, des tomates du jardin surmontées d’une petite vinaigrette au basilic (Huile d’olive, vinaigre balsamique, vinaigre de Xérès, un peu de moutarde) et de mozzarella. Des cupules de brugnons blancs musqués avec débris de coppa (d’ordinaire, je mets de la confiture de figues) et des copeaux de Parmigianu Reggianu. De la chiffonnade de prisutu di à Castagniccia, également servi à part. Un œuf dur qui trainait et me suppliait de faire partie de la fête. Des figues, du raisin. Ce sera tout pour midi. Il y a assez de sucré, je n’ai pas fait de dessert, le flan, ce sera pour un autre jour. Tout ça pour deux ? Oui pour deux, vous avez tout compris.

Chiffonnade à part.

Ce soir, demain et les autres jours, nous serons à d’autres fêtes.

A son départ, Yvon n’aura pas pris un gramme, il a un métabolisme sympa, sucré, salé, abondance, rien ne lui change l’apparence. Moi, ce sera comme  dit le hibou ci-dessous, la moindre  mouche avalée me profite, il faudra tout recommencer dès que mon ami sera parti.

C’est ben vrai ça ! Foi de mère Denis.

Bon ben, c’est comme ça. On tire nos derniers jours du mieux que l’on peut et cela me va très bien ainsi.

Portez-vous bien ! Souriez, la vie vous sourit !

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