Inès de la Fressange, la superbe, la sublime et belle, l’a lâché : « Sophie a osé dire que l’abstinence peut faire du bien. C’est inouï de voir à quel point cela dérange les gens ».
Ça vous dérange, vous ? Moi pas. Tant que femme à l’envie existera pour tous ceux qui aiment ce plaisir, l’abstinence de Sophie ne les dérangera pas. C’est bien son affaire et son affaire seulement. Celui qui est dérangé n’a qu’à détourner la tête, les magazines et bien d’autres œuvres littéraires sont pleins d’histoire d’Ô.
Sophie Fontanel puisqu’il faut l’appeler par son nom, en écrivant « L’Envie » chez Robert Laffont a bien voulu nous informer qu’elle « ne pouvait plus supporter qu’on la prenne et qu’on la secoue ». C’est son droit le plus strict. Il faut reconnaître qu’elle n’a pas eu de chance en tombant sur des hommes qui ne pensent qu’à secouer le prunier en espérant voir tomber leurs propres prunes. Apparemment, elle n’a eu droit à aucune caresse, aucun regard perdu dans le fond des yeux, aucune douceur ni aucun plaisir venant doucement des entrailles pour exploser soudainement par sa bouche. Oui, c’est bien la faute à « pas de chance ».
Et que dire de son regard sur l’autre ? Est-elle à ce point narcissique qu’elle ne parvienne à s’oublier un instant pour laisser place à la fusion ?
Pourtant elle continue à rêver : « Une femme pressait le pas vers lui. Il a refermé ses bras sur elle… Quelle veinarde ! » Oui, la veinarde, elle a eu ce bonheur d’aimer et d’être aimée, cette chance d’avoir abandonné ses répulsions et son égocentrisme dans un coin de sa vie passée.
Peut-être n’a-t-elle jamais quitté l’enfance sur le plan sentimental amoureux. Combien de femmes, n’ont jamais aimé ce plaisir sans séjourner dans un cloître, sans rêver à la Vierge Marie ni passer par le confessionnal médiatique ? Des histoires tues et pleinement assumées dans un silence accompli et non douloureux.
Il y a les clitoridiennes, les vaginales, les cérébrales et les « tout à la fois » mais aussi les froides, les crispées, les frigides, les dégoûtées et les « je n’en veux pas ».
Sophie Fontanel exprime son ras-le-bol et dénonce « l’obsession gonflant en vous et dont on dit si bien qu’elle vous monte à la tête » Le choix des mots, « obsession », « prendre et secouer » montre à quel point les dés sont pipés… à défaut d’autre chose.
Alors qu’elle songe à « élever son niveau d’écriture », une journaliste pense qu’elle aimerait bien, aussi, élever le niveau du débat. Quel débat, si d’autres ne pensent qu’à élever le niveau de leurs ébats ?