Eva Joly est passée à la tribune d’Europe Ecologie et chacun a reçu une bonne raclée presqu’une fessée déculottée si elle avait eu tout ce monde à portée de main.
Les lunettes bien posées sur le bout du nez afin que son regard soit direct par-dessus la monture et ne laisse aucun doute à ceux qui attendaient les réprimandes pour faire la claque.
D’abord une tapette au PS : elle n’est « pas candidate au ratissage des voix écologistes pour le compte du PS ». Et « …le temps de l’alternance est venu » En 2012, elle sera sur le podium : « La France n’a pas besoin d’une union sacrée, elle a besoin de solutions nouvelles » inflige-t-elle à François Fillon. Le premier ministre a même essuyé sa première volée de bois vert, du pur, du bois écolo : « je suis française par choix, par amour pour la France. Je ne suis jamais descendue dans les palais d’un dictateur. Je n’ai jamais confondu l’argent public et l’argent privé ». Voilà bien, de la nouvelle politique. Celle qui vous siffle sous le nez et vous frise les moustaches… Ah, mais !
Les 1600 militants d’EELV n’attendaient que de tels propos bien sentis pour nourrir le gymnase de Clermont-Ferrand d’applaudissements vigoureusement frappés.
Puis, pan ! Sur les traders et les banquiers. Pan ! Sur l’économie carbone et le nucléaire. Pan ! Sur les marchés financiers et enfin : « il n’y aura pas d’écologistes dans un gouvernement qui n’engagerait pas la sortie du nucléaire ». Vous avez entendu, socialistes ? Elle ne ratissera pas pour vous mais gouverner avec vous, peut-être, si vous êtes sages.
La mère Fouettarde a encore joué du martinet. Pan ! « Woerth-Bettencourt » « Lagarde-Tapie », « l’affaire d’état »… les 9,8 millions de dollars avec la bénédiction de l’Elysée.
Et, enfin l’apothéose. Vous avez deviné ? Qui cherche une mère fouettarde pour compléter le tableau ? Son Saint Nicolas, pardi !
« Nicolas avec nous » scande la salle chauffée à blanc. « Nous avons besoin de toi, de ton talent et de tes connaissances », « Ensemble nous allons remettre les marchés à leur place, remettre l’écologie au centre de l’économie et remettre la démocratie au pouvoir ». Au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, la dictature sévit en France, les élections, les bulletins que vous déposez dans l’urne ne sont qu’illusion, on vous manipule, on vous hypnotise pour vous faire croire que vous existez.
Le final, original, était au bout de la harangue. Si le commun des politiciens termine souvent par un crescendo, notre Eva nationale donne dans le decrescendo, si l’on en juge par la force des mots : « Vive l’écologie, vive l’Europe, Vive la république, vive la France ! » En poussant l’humour à son sommet, elle aurait pu ajouter « vive la Norvège aussi ! »
Mais elle n’a pas osé, téméraire, mais pas trop.