Une drôle d’affaire.

L’affaire s’est achevée ce matin, de guerre lasse, j’imagine.

Il y a une dizaine de jours, dès que j’ouvrais, ou entrouvrais la baie vitrée de l’entrée, deux gobemouches, venaient me rendre visite. C’était l’affolement, ils ne parvenaient plus à trouver la sortie, c’était assez sportif de leur indiquer la bonne issue.
Et ça revenait dès la moindre ouverture pour laisser passer un filet d’air.
C’était assez intrigant. Je commençais à me poser des questions.
Qu’est qui les attire ainsi de manière récurrente et insistante ?
Je ne voyais aucune raison à cette assiduité.
Un matin, me voilà bien décidé à laisser fenêtre close afin que les passereaux ne s’abiment le bec contre la vitre.
Ils étaient là, tous les deux sur le toit de la cabane des petites filles à deux mètres seulement du lieu convoité.
Une curiosité, ils tenaient paille et herbes sèches dans leur bec en attendant l’ouverture de la baie.
Cela me semblait bien tard pour construire un nid, dernière dizaine de juin les oisillons sont déjà prêts à quitter le douillet abri.
Pour en avoir le cœur net, j’ai ouvert porte et fenêtres. Aussitôt, sans attendre que je m’absente, nos deux oiseaux se sont engouffrés dans le petit local pour déposer leurs matériaux dans un coin haut de l’entrée. En quelques minutes, un nid semblait en très bonne voie, j’ai donc décidé de laisser ouvert, le temps de la ponte et de la couvaison.

Le lendemain matin, tout était par terre, sur le bord de la fenêtre, herbes, plumes et brindilles éparpillées partout.
Qu’à cela ne tienne, les gobemouches se sont remis à l’ouvrage. Le lendemain suivant, rebelotte, nid détruit.
Même manège les jours suivants jusqu’à hier soir. L’habitat semblait plus solide que les autres jours.
Ce matin, les débris jonchaient le sol. Je n’ai plus revus les volatiles gris de toute la journée, sans doute lassés par cette destruction perpétuelle. Ça ne pouvait durer, il fallait bien se résigner.
Que s’est il passé ?
S’agit il d’une jalousie entre oiseaux ? D’une querelle de voisinage ?
Anthropomorphisme, me disais je…

A cette hauteur, se promène un gros pépère de gecko, un maous costaud, et si c’était le responsable ?
S’il ne supportait pas cette proximité ?
Gobemouches et geckos ont le même régime alimentaire, mouches, moucherons et moustiques sont légion dans les parages.
J’avoue que je me suis posé la question, s’agit il d’une affaire de nourriture ? Allez savoir !
Une guerre de territoire pour survivre ?
Une chamaillerie dans le couple ?
Un divorce qui s’est mal terminé ?
Toute la panoplie anthropomorphique y est passée.

Dernier responsable potentiel écarté :
Ce n’est point le vent, l’endroit est abrité, le mystère reste entier…

Pour info :

Un ange passe… C’était un 28 juin, le oisillons gobemouches étaient déjà dehors.
Nous sommes le 25 juin, étonnant que les adultes commencent à peine à construire un nid.

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