J’aime le parler vrai.
A quoi cela sert-il de vivre et de faire semblant ?
Voici où j’en suis après la publication de mon troisième livre, dans l’attente de deux autres.
Mon premier ouvrage « Au cœur de mon village, mon village au cœur » fut un exploit.
Je n’avais aucune intention de publier, je fus invité à l’écrire et donc j’y suis allé.
C’était la joie dans la famille, d’autant que l’édition m’informa assez rapidement que la vente était bien partie. Je me frottais les mains en promettant un beau cadeau à mon épouse, à minima un bon resto gastronomique. Je n’engrange pas, je fais circuler.
Hélas, ne jamais crier victoire avant de gagner, ne jamais rêver sur la cagnotte avant de casser la tirelire.
Chose promise chose due, le moment arrivé, au resto, resto-resto sans être gastro, j’ai dû compléter le pécule pour payer l’addition.
Le rêve n’était point réalité.
On appelle cela des droits d’auteur et si le succès conduit à clopinettes, je ne vois pas où est la gloire dans l’affaire. Bref, ce fut une royale déception, une magistrale désillusion.
Pour le deuxième ouvrage « Métamorphoses » qui s’adressait plus à des artistes, la récolte fut nulle, pas un écu, ni sonnant ni trébuchant, à ce jour.
« Manc’un pidochju », dit-on chez nous (Pas un pou).
Mais là, je m’en doutais, lectorat trop limité.
Le troisième, sorti en 2024, « A l’ombre de l’école », préfacé par l’académicien Erik Orsenna, m’a valu le passage par les préachats malgré la notification orsénnienne. L’édition était intraitable sur le sujet, c’est un passage obligé et on m’obligea d’y passer.
A l’heure où j’écris ces lignes, un peu plus d’un an après la sortie de l’ouvrage, aucune nouvelle. S’est-il vendu raisonnablement ? Rien, je n’en sais rien, j’attends encore le bilan.
Je me suis décidé à demander des comptes, c’est tout juste si on me demandait qui je suis. On oublie vite une fois l’affaire conclue.
Le préachat m’ennuie au plus haut point. l’édition se protège et puis c’est tout.
L’auteur n’est qu’une marionnette.
Comment voulez-vous tenter une nouvelle aventure dans ces conditions ?
Est-ce raisonnable de faire appel indéfiniment à des amis, des parents, des sympathisants à chaque tentative d’ouvrage
J’avais écrit une suite au premier livre, on me le demandait au village, j’ai réalisé une vraie fausse couverture pour signifier qu’il n’y aura pas de suite à Nulle Part.
Ce prolongement n’avait de sens que publié dans la même édition.
Je renonce à repasser sous les feux du préachat..
Evidemment, durant la mise en place, on me donne du « cher Monsieur », j’ai horreur qu’on me flagorne ainsi, puisqu’après, on trouve toutes les raisons fallacieuses ou insatisfaisantes pour expliquer ce qui n’a pas marché. En outre, une édition qui laisse passer des coquilles est-ce vraiment sérieux ?
Cet ouvrage intitulé « A l’ombre de l’école » est un témoignage optimiste.
A 75%, il relate des faits qui se sont déroulés en Corse et n’est présent dans aucune librairie de l’île. Tous me disent ne pas travailler avec l’édition, c’est trop compliqué.
J’avais rencontré un libraire bastiais qui a eu la gentillesse de me recevoir, j’ai réussi à le convaincre, il a accepté de présenter l’ouvrage dans sa librairie, il me proposait même d’organiser une rencontre avec des enseignants.
Un libraire ouvert à la discussion, un vrai, qui lit les livres et conseille utilement lorsque vous parcourez les rayons de la librairie ALMA (à Bastia) à la recherche aléatoire, sans visée précise.
Je remercie cette personne.
Je suis déçu par l’édition, j’irai voir ailleurs, sinon je terminerai mon cycle par des moyens plus controversés. Les temps sont difficiles pour tout le monde, il ne faut plus rêver.
Les librairies de Corse, de France et de Navarre, se plaignent de trop d’ouvrages, ils ont leurs raisons et sans doute raison, je leur apporterai des bonbons…
Quelle triste constatation !
Ce monde de l’édition devient bien spécial !
Bonne journée Simon. 😻
A part au village, le marchand de tabac a fait un tabac, c’est le cas de le dire. Dans les librairies tintin !