
Inseme, ensemble !
La Corse est sans doute l’endroit au monde où l’on peut entendre des voix qui transportent les êtres dans une sorte de ferveur collective.
Est-ce un don, un ADN, une telle concentration de tessitures mêlées, entre aigus et graves en parfaite harmonie ?
Ces voix touchent encore plus que les mots, elles ondulent, envoutent, se fondent dans l’intime, se répandent, s’enchâssent dans tout l’auditoire.
Un auditoire médusé, hypnotisé, séduit par une sorte d’envahissement paisible qui galvanise l’unisson d’une salle.
Le public n’est plus qu’un seul être, chaque individu absorbé, coulé dans l’âme corse, omniprésente, palpable au-dessus de chaque tête, des têtes qui n’en font plus qu’une.
Une sorte de magie opère alors, et l’assistance se mue en peuple, une représentation locale du peuple corse.
Les jeunes sont sur le chemin.
Ils rejoignent l’âme des anciens, enclenchent une sorte de renaissance, en recherche de leurs racines, les mettent à vif.
Une sève monte pour épanouir la ramure, portant au plus haut, au plus beau, ce que nous sommes.
J’ai été transporté, moi qui fuis les effets de foule, j’ai été happé, cloué sur place.
Nous étions là, tous ensemble, jeunes, anciens, dans la même chanson, dans la même union, dans le même élan. Un chant nous captive, nous séduit, nous plonge dans l’écoute collective et le silence.
Un silence de communion entre passé et avenir, entre anciens et nouveaux.
Le quatuor du soir Inseme surprenait par sa polyphonie.
Sans micro, les voix emplissaient tout le volume, ricochaient sous la voute, dans les chapelles, cherchaient une sortie hors de l’église.
Je salue ces jeunes qui incarnent l’esprit corse, organisent une continuité, perpétuent l’amour de notre identité et touchent le cœur des hommes.
N’hésitez pas à vous rendre à leurs concerts, une ferveur vous envahit et ne vous lâche plus.
Mon petit compact de poche affichait ses limites entre faible luminosité ambiante et contre-jour.
Voici tout de même des images.





Je me souviens être allée écouter JP Poletti et le chœur d’hommes de Sartène et d’avoir pleuré…
C’est si beau.
Que la relève soit assurée fait chaud au cœur.
Vous ne pouvez imaginer le nombre de voix, parmi les jeunes, à assurer la relève.
C’est une dévotion chez nous et sans doute ce qui assure le muselage de dérives sociétales…
Garder notre authenticité, préserver nos valeurs.
C’est du moins ce que j’espère, on compte sur eux, le respect.