Je suis aux oiseaux…

Tiguidou, disent également les canadiens.

J’étais donc aux anges, je venais de finir mon jardin nouveau.
Il est prêt, je m’y rends en trente secondes, de plain pied quasiment à flanc de maison.

Fini le carnaval dans l’autre jardin que j’avais créé il y a trente ans dans le maquis. Trop dangereux pour mes vieux os, il a été rendu à la nature.
Déjà, herbes folles et geais s’en donnent à cœur joie. Les volatiles ont même commencé le saccage avant la razzia.
Plein de cerises encore vertes jonchent le sol, juste poinçonnées d’un coup de bec. Les vilains doivent s’amuser comme des fous, allez comprendre ce qu’ils ont dans la tête.

Remarquez, je suis aussi fou qu’eux puisque, pour fanfaronner un peu, j’envisageais de me rendre dans le jardin nouveau à trottinette, juste pour épater la galerie.
Quelle galerie ? Il n’y a personne ici.
Pour épater les geais, alors !
Ils s’en fichent, ils ne pensent qu’à dormir dans les chênes et manger. Depuis leur perchoir à moins de dix mètres du jardin, ils lorgnent vers les fruitiers et de temps en temps viennent vérifier l’état des cerises. Les prunes ce sera pour plus tard, chaque drupe en son temps.
Les merles sont plus patients, ils attendent le signal rouge pour attaquer. Eux, au moins, savent discerner une cerise immature d’une cerise mûre. Mais quand c’est le moment, dès l’aube, ils sont à l’ouvrage. Et ce sont des trilles de joie, des cris de gorge remplis de trémolos. Ils se gavent, s’empiffrent mais recrachent les noyaux. On peut faire le compte des dégâts et l’estimer en poids si l’on imagine la perte en pulpe. On peut considérer que 100g de noyaux équivalent 300g de pulpe, vous imaginez la perte de calories !
C’est bon pour le diabète, qu’il est bête !

Reprenons notre sérieux, ici donc, sur le plateau, le soleil sévit du lever au coucher, l’endroit est surchauffé et déjà les degrés sont élevés, c’est la seule ombre au tableau si je puis dire, malicieusement.
Pas un arbre, ni le moindre arbrisseau pour occulter le dieu Ra.
Je ferai le point en fin de saison, après usage, il y aura raison, c’est une année d’expérience.

Vous remarquez, sans doute, mon envie sous jacente de sautiller, d’exprimer ma joie, évidemment, je renais.
Je pensais que pour moi et mes vieilles articulations, le jardinage c’était terminé.
Quel bonheur d’être encore aux oiseaux !
Cui cui cui ! Cui cui cui ! Vous m’entendez ?
Cuit cuit cuit ! Bien sûr que non, je ne suis pas cuit ! 😉

Evidemment, n’allez pas croire que je suis un champion du jardinage, il y a mille fois mieux que moi, mais ce petit plaisir me suffit pour être tiguidou.
Ah, que j’aime ce vocable qui parle tout seul sans chercher l’explication dans un dictionnaire !
Pour cela les canadiens sont les meilleurs et nous donnent même des leçons de français.
Vive le Québec littéraire !
J’ai failli écrire « Québec libre » en me prenant pour De Gaulle. 😉

Pour la petite histoire.
Je venais de terminer mon texte du jour, que j’écris toujours sans savoir quel sera le contenu.
Je me lance et c’est parti au gré des idées et des mots qui surgissent, bondissent au milieu de mes neurones.
J’ignore comment je me suis débrouillé, au moment de le publier, il ne restait plus que le titre et l’image.
J’ai cherché, cherché dans tous les recoins du blog, je n’ai plus rien retrouvé.

Plus on vieilli, plus on fait de bêtises sans savoir comment ni pourquoi, une sorte de retour à l’innocence très juvénile qui rime si bien avec sénile.
J’ai donc recommencé et comme mon écriture vagabonde avec mon esprit du moment, cette version n’a plus rien à voir avec la première. elle est totalement différente. J’ai l’impression que le premier jet était plus jubilatoire par rapport à « Tiguidou »… On se contentera de l’écrit remplaçant…

Un petit, très petit aperçu du jardin nouveau…
Belle promesse…
Tomate s’en vante déjà !

10 Comments

  1. il vaut mieux parfois ne pas chercher à comprendre, Simonù ! Bona Sera 🙂

    1. J’ai pourtant cherché partout, corbeille, rétablir… rien.
      J’étais déçu car cela me plaisait et j’avais tout oublié.
      Je fonctionne comme ça, j’écris, j’oublie et passe à autre chose.
      Bona sera Gibu. 🙂

  2. L’un ou l’autre texte sont plaisants (comme toujours).
    Il faudrait juste un parasol ici ou là pour faire un peu d’ombre.
    Profitez Simon, sautillez, jardinez et écrivez.
    À bientôt. 🍆🍋🌶️🥕

    1. Tant souffle de lueur et d’humour me reste, j’écrirai.
      Mais, je m’interrogerai à la fin du contrat de ce blog, bientôt, bientôt à deux encablures de Noël.

    1. Sans doute mais je crains de perdre quelques 3300 textes qui passeront à la trappe. Certains m’intéressent pour alimenter d’autres écrits.

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