Manuels.

Vouloir l’égalité des chances et la culture pour tous a été une magnifique escroquerie, une escroquerie idéologique. Voyez où nous en sommes aujourd’hui.

J’en sais quelque chose puisque j’ai fait partie de ces brigades dédiées à l’égalité des chances. Je n’étais pas dupe, je m’y conformais car c’était dans l’air du temps.
Ces pauvres galériens de la culture pour tous, souffraient et on sulfatait, on poussait, en vain. C’était évident mais il fallait jouer le jeu sans chercher à comprendre si c’était réaliste, efficace ou raisonnable.
Fermer les yeux sur l’échec quasi permanent, de cette folie.

A quoi a mené cette grande campagne de la culture pour tous ?
A rien, si l’on en juge par les temps présents.

Le travail manuel fait défaut, on bricole sans grand art, on fait n’importe quoi et on travaille au noir pour secourir dans l’urgence.
Les manuels font défaut, les compagnons du devoir quelle belle aventure, quel art et quel savoir faire !
Quelle richesse, quelle beauté et quelle utilité ces intervenants aux mains d’or de haut niveau.
Il suffit de se pencher sur le savoir faire des plus doués pour comprendre.
Quel plaisir lorsque l’on voit des restaurateurs de tableaux ou d’objets anciens. Que de la belle ouvrage !
Quel plaisir de voir à l’œuvre des poseurs de carrelages, des maçons, des charpentiers, plombiers, électriciens…
Et que dire des agriculteurs, de ces éleveurs, héliciculteurs, mytiliculteurs, aviculteurs, ostréiculteurs…
Y a-t-il besoin de connaître Kant et compagnie dans les moindres détails, savoir les logarithmes sur le bout des doigts, distinguer une œuvre de Mozart de celle de Schubert ou Vivaldi ?
A chacun ses envies, ses motivations, ses plaisirs…

Plutôt qu’offrir le même menu à tous, l’école devrait apprendre à distinguer les capacités, les aptitudes et les envies de chacun. Conduire ces écoliers au mieux de leurs possibles ainsi révélés.
Repérer les capacités, aider les plus démunis et développer une école manuelle pour les autres aptitudes.
Tout le reste n’est pas littérature mais temps perdu, souvent perdu à jamais lorsqu’on a poussé aux études forcées et que chacun se croit capable de suivre des cours supérieurs, se pense lésé lorsqu’il n’avance plus en ayant atteint ses limites, se croit discriminé par le système.
On a fabriqué des têtes vides et des mains oisives.

Tout cet imbroglio a été inventé de toute pièce par les pensées charitables qui oublient qu’idéologie n’est point panacée mais simple vue détournée de la réalité.

Un jour lorsque toute cette vanité sera effacée, il faudra bien revenir aux fondamentaux, cela devient urgent si l’on veut encore vivre debout.
Un peuple est multiple, varié, fait de grandes et de petites différences, un peuple vit dans l’harmonie de sa diversité et ses pluriels, non dans l’uniformité… ou alors se leurre infiniment.

La pensée charitable est l’ennemie de la pensée juste.

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