Croyez vous au destin ?
L’affaire est close dès que la question est posée, il n’y aura pas de débat.
Cette question n’admet d’autres réponses que « oui, j’y crois », « non, je n’y crois pas ».
Tout le reste n’est que littérature. On ne prouvera rien en dissertant plus avant.
Certes, on peut écouter l’un pour savoir pourquoi il y croit et l’autre pourquoi il n’y croit pas mais il n’y aura aucun débat possible pour aboutir à des embrassades. On ne débat pas sur des croyances car elles ne sont fondées que sur des intimes persuasions.
Même si le développement semble bien ficelé, il ne prouve rien de concret, il n’y a pas de lien formel entre ce qui est supputé et la réalité observée au bout du compte.
Par exemple, j’entendais dire, « J’ai eu un grave accident et finalement, je m’en tire à bon compte, le destin en a voulu ainsi, sans doute quelqu’un veillait sur moi ».
Un accident survient pour des raisons très précises que nous ne maîtrisons pas toujours, nous ne connaissons pas forcément toutes les données qui ont conduit au choc.
Dire que le destin vous a sauvé, que c’était écrit c’est considérer que tout l’évènement purement factuel était surveillé par une puissance supérieure. Or, il existe bel et bien des raisons toutes simples pour expliquer pourquoi on s’en sort indemne. La position dans le véhicule, le port ou pas de la ceinture, l’endroit où cela s’est produit, le coup de frein de l’un ou de l’autre, le coup de volant et l’impact très particulier pour préserver l’intégrité de l’accidenté, qui s’en tire miraculeusement avec quelques égratignures, dira-t-on. Il n’y a rien de miraculeux, tout pourrait s’expliquer si l’on possédait les éléments utiles. Il n’y a aucune intention dans l’action, de tuer ou de préserver la victime, ce sont des faits précis qui conduisent à cet état de fait. Des éléments nous échappent en grande partie pour juger précisément.
Nous n’avons ni le temps ni les moyens de tout mesurer, soit on s’estime heureux sans chercher plus loin, soit on prend le raccourci en affirmant « c’est le destin ».
Au bout du compte, parler de destin n’explique rien mais rassure la personne.
Cette non explication suffit et satisfait, c’est très bien ainsi, mais c’est tout.
Que dira-t-on la prochaine fois si un autre accident mettant en cause la même personne lui est fatal ?
Que le destin était fatigué, qu’il en avait marre de constater que la leçon n’ait point été retenue ?
Et si c’est un trompe la mort comme on dit pour les multi miraculés, on soutiendra que le destin tenait beaucoup à cette personne ? Dérisoire, absurde et prétentieux que se sentir sous une telle protection.
Le mieux n’est-il pas d’être prudent et vigilant en se fiant à soi-même ? Tout ne dépend pas de soi.
Le feu seigneur de Lapalice, toujours en filigrane, nous rappelle qu’on mourra quand même, il a trépassé !
Au bout du compte le destin conduit au point final mais dans ce cas, on n’est plus présent pour disserter, d’autres prennent le relais et ça recommence…
Tant qu’il y aura des humains, le destin planera au-dessus de certaines têtes, l’homme est ainsi fait, il n’échappera jamais au sentiment de providence. 😉
