… in’a Piazzona.
I bocci ùn ani piu dà sciuchità.
C’était son grand plaisir.
L’été venu, Roger était un inconditionnel de la pétanque.
Très souvent, nous nous attardions après la tombée de la nuit pour rivaliser d’anecdotes.
Il en était friand, un intarissable et formidable conteur.
Dès qu’il me voyait arriver, son œil s’allumait.
Je devinais malice dans ses yeux, je savais qu’il allait m’inviter à replonger dans l’ancien temps.
Il n’en faut pas beaucoup pour m’y entraîner mais, lui, savait comment m’embarquer pour la centième fois.
– O Simò, ti n’inveni… Conta la, conta la, un antra volta !
Je ne me faisais pas trop prier, je m’apprêtais à refaire le voyage dans le temps, à revisiter les plus cocasses anecdotes de nos anciens disparus.
Lorsque je suis revenu définitivement au village, il me disait :
– Alora avali ùn parti piu dà Livia ? (Alors, tu ne pars plus de Levie ?)
– Inò, ci sogu fina à mora qui ! (Non, j’y suis jusqu’à ma mort !)
– N’ha monda vesti e custuma ? (Tu as beaucoup de vestes, de costumes ?)
– Uni poghi. ( Quelques...)
– Alora ghjetta li puri, ù li mittare piu mai ! (Alors, tu peux les jeter, tu ne les mettras plus jamais !)
Il avait raison, j’ai résisté un temps lorsque je travaillais encore, puis j’ai abandonné les fringues de la ville…
Il me reste quelques souvenirs croustillants relatés dans ce blog.
Par exemple, « Paccionitoli, Paccionitoli », un exercice qui aurait pu mal finir et sans doute un peu pendable.
Et l’autre qui relate une anecdote avec son ami Coco Marcellesi, « Le truculent, le pince-sans-rire… »
Vous pouvez les relire en cliquant sur les liens dans les commentaires.
Cette année, les boulistes Lévianais ont déserté la place de l’église, ça pointe et ça tire sur un vague terrain face à la Marangona, désormais.
Etait-ce un signe prémonitoire ?
Roger ne reviendra plus au pied du clocher que les martinets fêtaient joyeusement en période estivale.
Ils tournoyaient, mille fois en faisaient le tour, et lançaient des cris perçants qui nous amusaient beaucoup.
Roger a rejoint ses amis villageois toujours bon public.
Ils se rassemblaient autour de lui et riaient lorsqu’il partait en « chjachjari ».
Ton humour a laissé des traces, uni poghi di foli… J’en connais quelques unes.
Peut-être les raconteras-tu sur les ondes célestes, au paradis des silencieux.
Polo, Pierre Paul et Jean Paul en sourient déjà…
N’oublie pas de leur raconter la dernière.
Salut l’ami !
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