Nature Naturante et nature naturée.

Vais-je vous gâcher la journée avec cette lubie soudaine ?
Evidemment non, cela ne nuit à personne un peu de philosophie, spinozienne en l’occurrence.

Selon Spinoza, « La nature naturante (natura naturans) est Dieu en tant que cause de toute chose. »
« La nature naturée (natura naturata) est la Création, la manifestation, la matière issue de Dieu. »

Fastoche comme tout, non ?

L’une est invisible, stable, intention ; l’autre visible, changeante, résultat.
L’une est cause, l’autre conséquence.
L’une est essence et l’autre existence.
L’une est spirituelle, l’autre matérielle.
L’une est universelle, l’autre partielle.
L’une est amour et l’autre séparation.
Il y a unité entre ce dieu naturant et le monde qui se donne en spectacle.

Je vous l’avais assuré c’est accessible à tous mais dès qu’on parle de dieu, ce n’est pas de dieu que l’on parle, selon Jaspers un autre philosophe. On parle de ce que l’on pense, de ce que l’on croit, surtout pas d’un dieu inaccessible, on ne peut parler de lui, parler à sa place.
Il n’y a aucune objectivité, aucune certitude dans ces propos, c’est un état d’âme comme un autre. Un besoin de trouver raison à quelque chose qui nous dépasse, il nous faut une supposition pour garder la tête à raison mais ce n’est point raison non plus :
“L’univers m’embrasse et je ne puis songer que cette horloge existe et n’ait pas d’horloger » Voltaire.

Un horloger invisible qui a réglé les mécaniques une bonne fois pour toutes, que l’homme a pris soin reléguer au pays des rêves, en résidence surveillée au paradis.
La croyance a des limites planquées, escamotées et le savoir connait les siennes.

J’étais donc sur les chemins perdus sous les pins et je visitais la nature naturée qui s’offrait à chacun de mes pas.
J’ai découvert une coulemelle, une superbe lépiote élevée, très élevée.

En sublimant son chapeau, j’ai découvert l’azur caché.
Un mystérieux jet pulsait des gouttelettes bleutées adressées au vent.
Le petit chemin sentait le champignon moussu…
Au bout du sentier, une maisonnette…
Juste à droite, à quelques mètres seulement, j’allais retrouver le monde ordinaire sur sa voie goudronnée.

Un voile de brume légère par temps limpide, ajoutait sa touche énigmatique.

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