Sur les routes de l’automne.

Mots vagabonds…

J’étais en vadrouille sur le chemin des châtaigniers.
Les feuilles mortes couvraient abondamment le sol et les bogues, bouche grande ouverte, avaient rendu leurs âmes.
Quelques châtaignes seulement, traînaient çà et là, oubliées par les glaneurs du bord des routes.
Les cochons errants, les sauvages et les sangliers n’étaient pas encore passés par ici sans doute gavés en traînant dans les coins moins courus.
Comme un enfant chapardeur, je remplissais mes poches, juste de quoi faire bouillir quelques marrons, c’est de saison, avec du fenouil qui pousse à ma porte.
Je promenais mes pas, j’allais et venais, me baissais, sautillais et génuflexais, j’exerçais mes guiboles.
Mon petit compact de poche s’impatientait, il a l’habitude et renifle l’image entre les feuillages.
Je le sortais, visais et cliquais puis le cachais, l’enfouissais dans la nuit de ma fouille.
Fier comme un coq toisant sa basse-cour, il resurgissait, ouvrait sa lunette cocorico, lorgnait, fixait, élargissait ou réduisait le panorama et je recliquais, cliquais, cliquais… Cocorico…Cocorico !
Un cocorico presque muet, à peine audible qui en met plein la vue.
Que j’aime ce doux crissement de l’ouverture et fermeture de l’œil indiscret qui cille, scrute sans rien dire et m’offre un plaisir imagé.
J’adore aller à l’aventure nature, verdure, dorure, peinture…

Au loin un village…
Son clocher niche entre pins et arbousiers.
Le châtaignier se déshabille.
C’est l’automne ! dit-il.
En descendant…
Et grimpant, la route chemine…
Le soir, quelques châtaignes sautaient dans la poêle trouée…

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