Je regardais ces pots de cochonnailles, fromage de tête était passé par là.
Tout est bon dans le cochon et même le contenant mérite recyclage.
Bonne maman confiture, sans doute un peu jalouse, me tirait par la manche :
– Et moi ! Et moi !
– Ben, toi aussi t’auras ton flan !
Et vlan ! Me voilà parti pour confectionner crème aux œufs…
Des parts généreuses, tout un flacon pour qu’on en ait l’ivresse.
Un litre de lait entier, une poignée de sucre complet, brun, brut de canne.
Le lait sucré, vanillé, chauffe, je bats 8 œufs, allons-y gaiment, on va mourir quand même !
Je mélange tout en fouettant énergiquement et je remplis les pots.
Et tout part au bain marie, à 160° pas plus, il faut que ça cuise doucement. Si la température est trop forte; l’ensemble bouillonne et le flan semble granuleux, genre œufs brouillés.
Je n’avais pas de raisins secs, il me restait des fruits confits marinés dans du Grand Marnier cordon rouge, enrobés de caramel.
Plongez votre cuillère doucement jusqu’au fond et ramenez-la aux lèvres, garnie de flan et de fond caramélisé.
Non ! Ah mais ! Pianu, pianu, pas de précipitation.
Arrêtez-vous une seconde, fermez les yeux et enfournez votre « cuillérine » tout doucement. Stop ! Calmement, pressez votre langue contre le palais, les papilles s’en mêlent et le fond du gosier apprécie, apprécie, apprécie et vous aussi !
Faites boléro, crescendo ! En musique c’est meilleur encore, musique intérieure, bien entendu.
Ça vous a plu ?
La prochaine fois changez les ingrédients du fond, laissez libre cours à votre imagination.
Du gingembre confit ? Pourquoi pas pour emballer la vie !
Et surtout, surtout, saluez le plaisir, pincez-vous, vous verrez que vous ne rêvez pas…
La vie est belle, n’est-ce pas ?
N’en perdez miette, elle est va filer…