Il parait qu’on progresse à pas de géant, tant et si bien qu’on n’arrive plus à suivre le géant.
Prenons le cas de Netflix.
Il y a tellement de choix qu’on ne sait plus quoi choisir. Il arrive de passer une demi heure à chercher sans trouver ou sans se décider. Le temps file, on s’énerve après être repassé plusieurs fois sur les mêmes films, puis on se décide enfin, à choisir le premier venu suivant. Comme il est déjà tard, on choisit le moins long.
Si vous n’avez jamais étudié l’anglais à l’école, les titres vous échappent de sorte qu’après quelques minutes, souvent bien plus tard, vous découvrez que vous avez déjà vu ce film. Parfois les « ajouts nouveaux » sont une resucée. Des nouveaux déjà nouveaux quelques mois plus tôt, mais évidemment, ce sont des ajouts et non des nouveautés. Nuance, tout d’même !
Le progrès est tellement poussé, qu’un moment incontournable du film dérape. Une série d’actions improbables, très éloignée du possible et du réel, des passages abracadabrants, complètement fous, font rire les uns et trépigner les autres. Moi, ça me laisse baba. Je ne supporte pas tant d’incohérences rassemblées dans un même passage.
Après la minute de Monsieur Cyclopède, si vous l’avez connue, voici les longues minutes de Monsieur Cyclodélire. Et ça cascade et ça cascade, jusqu’à éviter l’inévitable au dernier des derniers centièmes de seconde. Tout est bien qui finit bien… Ouf !
Même Dieu serait incapable d’éviter le drame, tant l’accumulation de risques mortels est drue .
On se demande aussi, pourquoi tant de chaines continuent à servir des vieilleries archi vieilles, des momies et ne se renouvellent plus.
Au moment des fêtes, on nous sert des « best of » pour en faire des « bad times », et des bêtisiers dont les doublages sont d’une niaiserie incommensurable. Une voix de bébé attardé infantilise sans vergogne le bataillon de rigolards.
Le pire, dans l’affaire, c’est que certains sont morts de rire, au bord de l’apoplexie et en redemandent. C’est répétitif, jetés comme des seaux d’eau à la figure pour que le gag soit plus gros encore… C’est bien la preuve que nous sommes en train de perdre les sens ordinaires, le bon sens qui nous conduit à rire pour mieux que cela.
Le progrès, avec ses côtés utiles, est truffé d’effets pervers désagréables au point, parfois, de gommer les bonnes intentions originelles.
On devient paresseux, on s’émerveille devant une photo créée par l’IA.
Malgré sa beauté potentielle, on voit bien qu’elle n’est pas le fait d’une production humaine, on en use et abuse plus que de raison.
On finira bien par s’en lasser ?
Rien n’est moins sûr si la bête humaine devient bête comme ses pieds et se laisse mener par le bout de sa naïveté nouvelle !



