U.L.M.

C’est la première fois que je décolle à bord de mon U.L.M entre ciel et terre.
L’envol était lent, doux, parfois chaloupé mais toujours sans à-coups.
Parfois, toutes ailes déployées, petit moteur éteint, en mode parapente, j’imitais le condor.
Je plongeais vers l’écume blanche.
Le ciel s’était débarrassé de sa couverture nuageuse, de ses blancs fouettés en îles flottantes, en meringue molle.
On aurait dit que la mer spumeuse submergeait les vaux et s’élevait jusqu’à la barbichette des monts.
La couverture nuageuse s’était effondrée. Non, pas effondrée.
Les collines frissonnaient, elle a posé son édredon, son molleton cotonneux, d’une douceur infinie sur ces monts et merveilles.
Au-dessus de ce manège enchanté, le ciel était rieur, d’un azur radieux, d’un bleu céruléen de pure aquarelle.
Je l’entendais chanter.
Une mélodie aphone suspendue dans l’air frais qui ondoyait faiblement pour magnifier le regard.
Une chanson divinement douce et silencieuse rien que pour les yeux.

Un courant chaud m’élevait, me soutenait puis lâchait prise.
C’était la chute vertigineuse vers la flanelle et je surfais sur la vague mousseuse des nuages d’en bas.
J’étais accroché au ciel par un fil invisible, devenu pompon magique, frétillant, d’un carrousel inventé.

Un long moment, suspendu dans la douce chaleur post méridienne d’un hiver presque estival, je rêvais de devenir un condor planant au-dessus de la cordillère des Andes…
Je dansais vers la liberté…

2 Comments

  1. C’est magnifique, t’es photos sont très belles , avec tes mots tu as le don de nous faire décoller vers ces cime magnifique je me régale a te lire
    Bises marielise

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