Un mur se souvient.
Ils ont battu et rebattu
Avec toute sorte de marteaux.
Ils ont chauffé, étiré, tordu,
Voici, désormais, le tableau.
Ils sont tous partis vers leur Dieu
Laissant leurs outils à la maison des vieux.
Exposés là, chargés d’histoire et d’émotions
Sans se croire au mur des lamentations.
Il leur reste toujours un souffle.
Une âme encore les anime,
Nous transporte vers ces anonymes
Qu’on imagine vaincus à bout d’souffle.
Presque tous ont perdu leur manche
Chargé de labeur,
Imprégné de sueur
Des feues barbes blanches.
Te souviens-tu, voyant ces vieux outils,
De ceux qui les ont fourbis ?
Ils se reposent, ici, prenant encore de l’âge,
Avec la rouille ne sont plus qu’une image.
Tu es, penses-tu, trop jeune
Pour t’attarder devant la maison des vieux.
Si tu savais leur vie, si tu savais leurs lieux
Lorsque, comme toi, ils étaient encore jeunes…
Ils vivaient pleins d’espoir
Imaginant dans le soir,
A la lueur des étoiles
Que leur famille un jour, quitte la spirale.
Ont-ils parlé ?
Ont-ils suggéré ?
Leurs enfants, peut-être
Rêvent-ils à leurs fenêtres…
Ces gens-là n’avaient pas le temps.
Ils pensaient un instant
Le soir en s’endormant
Puis espéraient en rêvant…
La nuit porte conseil,
Totalement indifférente dans leur sommeil.
Ces outils semblent tombés directement sur votre coeur pour que passé et présent pulsent en vous…
L’écho poétique nous parvient avec beaucoup d’émotion..
Zeva dit juste.