Ce soir c’est relâche.

DSC_5160Pour paraphraser Voltaire, je formulerais ainsi : Je ne puis concevoir que cette forge existe et qu’il n’y ait point de forgeron. 
On va se lâcher un peu et balancer quelques banalités ou quelques paroles sans intérêt. Juste pour écrire un peu.
Ce texte est le 799e du blog. Dimanche prochain, je fêterai le 800e après le baptême de deux de mes petites filles. C’est à elles que je m’adresserai dans « Un agnostique à l’église ». Il y en aura pour tout le monde.
Nous allons donc bientôt aborder le 800e et ceux qui ne m’ont jamais vu, tombent toujours nez à nez avec ce barbu que je n’ai jamais, ou très peu, été. C’est presque une imposture. Alors, je vais vous raconter l’histoire de cette photo et pourquoi elle se trouve là.
J’avais entrepris de construire une grande cabane de jardin et devais tout réaliser seul depuis les plots cimentés jusqu’au toit. Il me fallait donc du temps. J’avais déjà une barbe de quelques jours et j’ai décidé de ne plus me raser jusqu’à ce que ma baraque soit terminée. En fait, j’étais en pleine écriture sur la notion de temps, je visitais le cimetière pour trouver des photos originales et surtout je m’amusais follement à écrire des épitaphes. Je pense que les cimetières sont des lieux de vie où l’on peut trouver matière à philosopher sur les vivants. Je me suis régalé, non pas à recopier mais à inventer. C’est ainsi que j’ai pu formuler ma dernière phrase, celle qui figurera sur ma pierre tombale « Je suis venu, j’ai vu et je n’ai rien compris ». Je n’ai rien compris au sens de la vie, comme tout le monde d’ailleurs. Sauf ceux qui en ont trouvé un et c’est très bien pour eux. Ce n’est pas une lapalissade car je pense que se persuader de quelque chose ne vaut pas conviction. Il suffit de croire pour se persuader et il faut savoir pour être convaincu… Bon, laissons à chacun sa pseudo liberté.
De fil en aiguille, j’ai poursuivi jusqu’à : « Celui qui a intégré la notion de temps, ne se préoccupe plus du sens de la vie et se passe de l’idée de Dieu. »  Cet aphorisme qui découle du premier est son corollaire, une conséquence, pour faire plus simple. Quand j’évoque la notion de temps, je suggère ce laps de temps incertain que nous avons tous à vivre et qui n’a jamais permis à personne d’avancer d’un millimètre sur la grande énigme de la vie. Je me refuse à jouer le nouveau Don Quichotte.
Hé ! Hé ! Et la barbe dans tout ça ?
Ah ! J’ai failli oublier ! Non je plaisante, je faisais juste quelques pas de promenade avant d’y revenir.
Eh bien, l’idée de la barbe découle aussi, directement de tout ce que je viens de dire. « Puisqu’elle est déjà blanche, je n’étais pas si vieux à l’époque, j’aurai un portrait de moi vieux au cas où je ne vieillirais pas » C’est aussi simple que cela, se voir vieux en étant assez jeune tout en ne trichant pas trop. Et voilà que ma photo pour accompagner l’épitaphe était toute trouvée. Lorsqu’on m’a demandé un portrait pour le blog, celui-ci était le plus récent. On dirait un vrai vieux prêt à mourir. Le pauvre, il devait être triste, il ne sourit même pas. J’étais à la fenêtre, quelqu’un m’a sifflé et clac ! Bonjour tristesse !
Je vous l’ai toujours dit, je suis resté un éternel gamin. Je rigole, je m’en vais en fariboles mais finalement, vous savez, c’est sérieux tout ça.
Quel dommage ! Chi piccatu ! Comme on dit chez nous, un jour je vais claquer… il restera ce vrai faux vieux en photo qui jouait perpétuellement au faux vrai jeune. Mais qu’est-ce que je me suis amusé sur cette terre !
Allez, bonne soirée et ne regrettez pas d’avoir perdu quelques minutes à écouter mes bêtises… Elles sont perdues, elles sont perdues ! Mais vous n’avez rien perdu puisque vous les avez meublées.
Chi lumbattu ! dirait ma grand-mère, mais je crois qu’elle n’aurait jamais dit cela de moi.
Chi lumbattu != quel imbécile !

3 Comments

  1. Mais la barbe de la photo n est pas blanche ; elle est dorée! Ses contours sont ceux de la « forge » ! Il n’y a plus d’âge, plus de sens donné ou à donner à la vie….c est l’immortalité! Piccatu!

  2. L’aphorisme concernant la photo prise en fin de journée juste à la tombée de la nuit peut paraître en contradiction avec le texte. Il s’agit d’un condensé d’idée destiné à énoncer une « vérité » qui en réalité, sur ce thème en tout cas, n’en est jamais une. L’aphorisme est un redoutable menteur ou du moins un séducteur : généralement bien composé, à l’esthétique engageante, logique, il ne délivre jamais la vérité. Une apparence de vérité sur des sujets qui ne seront jamais clarifiés. Il exprime une vision des choses mais une vision seulement. C’est peut-être pour cela qu’il a été inventé. Il faut toujours se méfier d’un aphorisme. S’en amuser, le trouver bien balancé suggérant la réflexion mais toujours garder de la distance, c’est alors qu’il prend toute sa saveur.

  3. Merci Simon pour ce commentaire (si pleinement juste) de votre 799eme « regard » sur les « Choses de la Vie », photo crépusculaire commentée (forge et forgeron) et mots dérisoires/sérieux, confondus…
    Dans l ‘attente de lire le 800 ème annoncé

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *