En accompagnement…

Un petite idée.
Je dois être très réactif avant d’aller planter les choux, je veux dire avant de filer au jardin.
J’anticipe et je cuisine en vitesse…
En accompagnement d’une viande à griller au dernier moment ou d’un poisson poché, gros filets de cabillaud par exemple, j’ai tenté l’aventure suivante.
Tout est aventure dans la vie, même un fondu de légumes, il suffit de le voir ainsi.

« J’épicure » sur pas grand chose et cela me va très bien.
On s’invente la vie que l’on veut.

Je plaisante beaucoup au quotidien, il m’arrive de dire :
– On ne sait jamais ce qui peut arriver dans la vie.
Une guerre ? Comme c’est bizarre ! Tout le monde se moquait de moi.

Je vais vous raconter une anecdote un peu loufoque.
Un jour des ouvriers devaient, à la suite d’un déplacement de portail, refaire une rangée de muret, une rangée de parpaings seulement. Il n’avaient pas compris les instructions de leur chef.
Lorsque je suis sorti dans ma cour, ils étaient en train de monter un mur, carrément. L’ouvrage bien avancé presque fini. Je n’ai rien dit en attendant le retour de l’entrepreneur, deux ou trois heures plus tard. Il faut préciser que les ouvriers étaient très rapides et ne lambinaient pas.
A l’arrivée du boss, comme on dit dans la langue de Shakespeare le français , je lui ai adressé un sourire interrogatif.
Interrogatif ? Ah vous ne savez pas comment on l’adresse, moi je le sais.
L’homme a marqué un temps d’arrêt car il se doutait de quelque chose.
Pointant du menton l’ouvrage terminé, j’ai insisté sans rien dire. Il n’a pas réalisé tout de suite. Comprenant, soudain ce que je visais, il me dit :
– C’est pas possible ! Ils vont le défaire illico !
– Non, non, lui dis-je, laissez-le, on ne sait jamais, désignant du doigt le hameau situé juste devant ma maison, à quelques kilomètres à vol d’oiseau, si un jour une guerre éclate avec Tirolu, je serai protégé par ce mur ! A défaut de mur de Berlin, on pourrait le baptiser Bouclier d’Aratasca !
Il a souri en disant : Ce sera pour ma pomme.
Bien, sympa !
Tirolu que je regarde souvent de ma fenêtre est un paisible bourg ami faisant partie de la commune de mon village. Vu d’ici, l’endroit semble minuscule. Le soir quelques lumières signalent sa présence qui semble lointaine et me font rêver par temps de brouillard… Je ne vois pas d’ogives pointées sur ma demeure, pourtant l’endroit est stratégique.

Après le mur protecteur, je m’entraîne à cuisiner à minima pour tenir quelques mois si le malheur parvenait jusqu’ici. C’est mon côté facétieux en toute circonstance, on ne plaisante avec ces vilaines choses qui peuvent nous tomber dessus, dit-on, même si on n’y croit pas…

Alors voici cette fondue minimaliste de légumes.

Quelques feuilles de chou chinois.
J’ai supprimé les parties coriaces, ça fera l’affaire au compost.
Le reste fond dans une poêle avec un filet d’huile neutre, à petit feu.
J’ajoute des lamelles très fines de carottes.
Je mélange et je laisse fondre.
J’arrête alors que c’est un peu craquant.
Le bruit sous la molaire, c’est important…
Il ne faut pas que cela s’effondre !

Tiens ! J’ai même réalisé quelques vers sans m’en rendre compte.
Voilà à quoi mène l’amour de la vie.

Avant de servir, j’ai giclé un filet d’huile d’olive aromatisée à la truffe pour oublier la guerre.
Vous pouvez ajouter une poignée de petits pois surgelés ou ce que vous voulez.
Vous pouvez même faire des chinoiseries avec de la sauce d’huître ou de soja pour honorer le chou asiatique, mais gare au surdosage. Il faut de jolis yeux bridés pour ces pratiques-là.
Mais attention, vers quinze heures vous risquez de plonger sur une sucrerie…
Ce que je ne fais jamais ! 🙂

1 Comments

  1. Vous avez raison, on ne va pas se laisser démoraliser !
    Ca a l’air délicieux, j’adore les grands plats de légumes sans viande ni poisson, par contre on en mange plus pour éviter la fringale de 15 heures 🙂

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