Pendant des décennies le presbytère de Lévie a abrité le médecin des âmes, il héberge désormais celui des corps.
Un cabinet médical s’est installé dans les lieux pour le plus grand soulagement des habitants. Chacun sait que la médecine fuit la campagne et que le docteur court plus les villes que les champs. Apparemment, nos toubibs fraîchement installés semblent se faire à cette idée de médecin de campagne, une aubaine pour la population locale.
Ils sont trois omnipraticiens comme ils disent, plus prosaïquement trois généralistes qui se relayent pour un suivi des patients. Presque cocagne par les temps qui courent.
Certes, l’information n’est plus toute fraîche, mais cette occasion de faire le point tend à démontrer que la greffe semble prendre, sans signes de rejet, ni de lassitude pour le moment.
« Chi Diu i binidiga* !» et prions-le pour que cela perdure. A défaut de confessionnal, c’est l’endroit rêvé pour se tenir informé des maux d’ici-bas.
Qu’adviendra-t-il de la médecine rurale, notamment dans nos contrées ? Cela reste d’une actualité brûlante qui n’a pas fini d’interpeller.
Lévie n’est plus le gros village qu’il était. Les docteurs Mela et Maestrati qui couraient l’Alta Rocca par canicule comme par vents et tempêtes connaissaient les familles jusque dans leur hérédité, faisaient don de leur personne pour le bien-être des autres. On les disait médecins de campagne comme un bon pâté du même nom qui n’a rien à voir avec celui industriel. Médecins de famille plutôt, attendus comme le Bon Dieu et soulageaient de leur présence toute la maisonnée dès qu’ils apparaissaient derrière la vitre de la porte d’entrée. Un soulagement qui s’exprimait par un « Ah ! Cè u duttori* !» Une délivrance pour toute la famille.
Nostalgique moi ? Non, j’observe seulement et me dit que ce que l’on appelle progrès amène forcément beaucoup de reculs. Heureux ceux qui peuvent s’en remettre à Dieu pour tromper les carences d’ici-bas. Pour eux, la main Divine reste tendue dans la foi, celle de l’homme plus palpable, que l’on serre vraiment, vous lâche parfois…
* Que Dieu les bénisse !
* Ah ! Voilà le docteur !
Bonsoir Simonu , dans le temps chez connu la famille Levie ,Charles Levier le peintre et son frère jumeau .et aussi le vieux Monsieur François Levie qui appartenait au début du siècle dernier !
Bonjour Luce.
Merci d’être passée dans une rue du village et vous être arrêtée un instant devant l’ancien presbytère. Généralement, on admet que Lévie aurait pour origine « le vie », les voies, les rues ou ruelles…