Le monde est fou.

Tout le monde sait déjà ça mais si cela va sans dire, cela va encore mieux en le disant, une fois de plus.

Ce matin, je lisais une notice de médicament. Je ne découvrais rien de nouveau mais cela fit remonter quelques agacements.
Une notice, c’est une vraie encyclopédie tout y est exhaustif. Les contre-indications, les effets indésirables, les mises en garde sont bien plus nombreuses que ce pour quoi ce médicament a été prescrit.
On vous encourage à lire attentivement, sans doute pour se dédouaner, et en bout de lecture, si vous comprenez tout, il ne vous reste plus qu’à reporter votre boîte de gélules à « Cyclamed ». On vous fait les gros yeux dans la notice pour éviter la poubelle. Bien !

Finalement vous êtes plus inquiet après lecture qu’avant.
Tout va bien, tout va bien.

Si vous avez un acte qui titille le chirurgical, on vous alerte :
– Allo ! N’oubliez pas le chèque de 80€ ! On n’ose plus dire dépassement, c’est la standardiste avec une belle assurance qui se fait un plaisir de soulager l’intervenant médical de cette charge, il a d’autres préoccupations.
Parfois c’est 200 ou 400€, comment font les pauvres gens ? On se demande !

Je me souviens du vieux temps.
Lorsqu’un membre de la famille était souffrant et l’entourage inquiet, il suffisait que Mela, Maestratti, Poli… paraissent après minuit et passent une bonne partie de la nuit en votre compagnie pour que tout ce monde en torture soit rassuré.
C’était déjà la moitié du travail. certes, ces toubibs n’avaient pas la science infuse mais la connaissance des modes de vies dans les chaumières, ils écoutaient et ne filaient jamais sans avoir calmé la maisonnée.
Ils soignaient ainsi toute une famille en s’occupant du patient.
Je me souviens, au bout de la nuit, du souffle qui s’apaisait après leur passage.
C’était leur côté humain, sacerdoce, mission, désormais asséché.

Aujourd’hui, vous avez le mal et l’angoisse en prime.
Ne tombez pas malade un vendredi, vous auriez le temps de mourir avant le lundi, du moins dans les campagnes.

Tout cela se sait et donc se tait car il ne sert plus à rien de se lamenter. C’est devenu banal, on s’habitue au banal qui anesthésie les esprits.

J’imagine quelqu’un demandant au Petit Prince « Dessine moi, un toubib ! ».
Croyez-vous qu’il va dessiner la silhouette d’un homme en gros manteau et sacoche à la main avançant péniblement dans la neige ?
Evidemment non, ce sera plutôt un slalomeur, « bonnetté », anorak rouge et lunettes d’esquimau dévalant une pente à skis et à vive allure.

Normal c’était un week-end, il faut bien qu’un médecin prenne des risques aussi sinon à quoi servirait la médecine d’urgence ?

Et lorsqu’il aura fait le tour de la question, ce sera la politique.
Un chemin presque tout tracé.

3 Comments

  1. Un disque externe, c’est pas onéreux, accueillant et d’installation aisée, sans confier ses trésors à un « cloud » douteux.
    Bien à toi.

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