On peut mourir tranquille.

Ce matin, je lisais un article qui nous informait des spécialités médicales en panne.

Ça fout les jetons, comme on dit.

Les délais pour avoir un rendez-vous chez un ORL, par exemple, s’allonge, s’allonge et s’allonge de sorte que si vous êtes un peu dur de la feuille, la bonne nouvelle sera de ne plus entendre toutes les bêtises qui se disent un peu partout. Vous aurez une paix royale en attendant votre tour et regretterez de retrouver l’audition, le jour venu.

Pour un dermatologue, c’est plus embêtant.
Si un mélanome a la mauvaise idée de naître sur votre peau, la lecture du généraliste ne sera pas d’un grand secours, tout juste bonne à vous inquiéter, vous mettre le moral dans les chaussettes.
Devant la rareté des spécialistes et de leurs cabinets saturés, vous aurez largement le temps de mourir en attendant votre tour.

Notre cher pays dont on vante volontiers l’art de vivre, et le bien être, est en train de plonger.
Beaucoup de domaines sont en régression et le médical parade en tête.
Certes, ça n’a pas commencé aujourd’hui mais qu’a-t-on fait pour inverser la vapeur ?
Faut-il se contenter de faire remarquer que cela date d’hier pour s’en dédouaner ?

Les derniers spécialistes déjà proches de la retraite, après une activité largement prolongée, ne seront pas remplacés ou alors, le seront dans un temps encore lointain si le numérus clausus venait à colmater les plaies.

Si je peux vous être utile, faites comme moi, intégrez à fond, mais bien à fond, la notion de temps.
Quelques poignées de jours en plus, quelques mois, deux ou trois petites années, ça file vite.
Oui, je sais, ça compte, mais à condition de bien en profiter, sinon c’est gaspillage impardonnable.
Le temps est très relatif et très précieux si on sait le vivre.

Et puis vous savez, spécialiste ou pas, on va mourir quand même et parfois, il vous tombe une tuile sur la tronche alors que vous pétiez la santé et vous vous apprêtiez à vivre longue vie.

Courez, sautez si vous pouvez, faites semblant de ne rien savoir, vous allez mourir quand même !

Etait-ce mieux avant ? Oui, sans doute, si on ne descend pas jusqu’au Moyen Âge.

C’était la minute exaspérante d’un spécialiste de l’optimisme, ce n’est pas bien grave, ça meurt vite, une minute ! Pfff !

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