Il vous est arrivé, comme à tout le monde, d’essuyer un lapin ou d’être averti d’un rendez-vous annulé. Rares sont les fois où l’on s’en réjouit surtout si l’on s’était fait une joie de cette rencontre. Quoique, cela arrive que l’on se dise : « Ouf ! Tant mieux ! ».
Je veux parler de rencontres ordinaires pour un repas, une ballade, un coup de main ou pour passer un moment en bonne compagnie, des rencontres vraiment souhaitées et attendues. Pas des rendez-vous galants, ce serait trop cruel.
Une personne qui aimait bien papillonner, se donner de l’importance un peu partout, se montrait trop facilement récidiviste au point que j’en fus agacé. Elle trouvait toujours une bonne excuse pour justifier son manquement et le plus souvent me disait : « Tu sais, je ne pouvais pas faire autrement… j’étais obligée de… »
Puisqu’elle justifiait systématiquement par un « j’étais obligée » qui lui semblait sans appel, comme si l’obligation qu’elle s’était infligée était une nécessité à laquelle elle ne pouvait se soustraire, je lui rappelais qu’elle s’accordait cette obligation toute seule. Passablement agacé par cette fausse explication qui revenait trop souvent, je lui suggérai de dire désormais : « Finalement, tout pesé, il me plaisait plus d’aller à cette autre rencontre qu’à la tienne. Il y avait, quelque part, une once de plaisir supplémentaire… » Oui, « Je ne t’ai pas donné la priorité ».
Je m’en doutais, c’était la phrase qui tue car une personne qui papillonne est bien trop superficielle pour comprendre cela. Elle me jura que ce n’était pas du tout le cas. J’ai évité de lui donner d’autres rendez-vous. C’est le hasard qui préside désormais à nos rencontres et tout le monde s’en porte très bien. Sans aucune hypocrisie, le plaisir est réellement partagé puisqu’il n’y a plus d’attente.
Certes, il arrive que l’on doive annuler un rendez-vous par nécessité ou par obligation (ce n’est pas la même chose, on peut éviter l’obligation, pas la nécessité) mais amusez-vous à remarquer combien de fois, vous pourriez dire sans présenter d’excuses : « Tu sais, je ne t’ai pas donné la priorité » Ce serait tellement plus clair et assumé !
Que m’a-t-il pris aujourd’hui ? C’était jour de vacuité et mon blog a horreur du vide… Et puis, ça ressemble tellement aux choses de la vie…