Ou, Histoires à ma sauce.
« Les choses de la vie » me permettent de gambader à ma guise. Je cabriole, sautille, file à droite ou à gauche, réalise quelques roulades, plonge, grimpe, « épicurise » et même hédonise. Cela me permet de voir la vie du bon côté, j’ai l’impression d’être aux commandes.
Certes mon véhicule commence à prendre de l’âge, les kilomètres au compteur clignotent, je ne regarde même plus et les contrôles techniques rafistolent quelques fils de fer qui finiront bien par lâcher définitivement.
Cette dernière allusion me rappelle une vielle anecdote qui n’a rien à voir avec le sujet culinaire, vous commencez à vous habituer à mes digressions, c’est parfait.
J’étais jeune enfant, assis à côté de Z’Anghjulu (Le vieil Ange), un rêveur né, très peu disert, toujours dans les nuages de ses pensées. Une traînée blanche zébrait le ciel à très haute altitude, il fronça les sourcils, son regard s’assombrit, l’air dubitatif me dit :
– Ti rendi contu, si d’u stappa un pilferu, sò crochji ! (Tu te rends compte, si un fil de fer cède, ils sont cuits !)
Il réparait tout avec des bouts de fils de fer et ne pensait que « fil de fer », un avion, forcément était construit de ligatures fildeferriennes.
Bon, même sans rafistolage, ça craque parfois…
C’était le petit clin d’œil à l’ancien du quartier Navaggia, venons-en à nos sauces.
Je me trouvais dans un restaurant que l’on disait gastronomique et je savourais un un plat de poisson. La sauce, servie à part, était sublissime, à me laisser rêveur un long moment. Lorsque le maître des lieux, un chef bordelais vint nous servir quelques mots, je lui demandai la composition de cette sauce.
Top secret ! me dit-il.
Bon, j’ai rassemblé toutes mes compétences culinaires et j’ai cherché à identifier les ingrédients, tant visuellement que sur le volet gustatif. J’étais décidé à la reproduire ou du moins à m’en approcher le plus possible.
Hélas, je n’ai pas de photos, c’est une histoire ancienne.
Voici la recette simonienne.
De l’oignon très finement haché de sorte qu’on le devine encore, compoté à petit feu dans de l’huile d’olive ou neutre si vous préférez. Une large cuillère à soupe de quatre épices, une bonne dose de miel, le tout fondu et confondu. Une quantité abondante pour remplir un pot de confiture. On laisse refroidir le tout et on ajoute des tout petits dés de pulpe de tomate crue, en abondance et on remplit le pot pour le mettre au frigo quelques jours. Je vous assure que le goût s’en rapprochait sans être certain d’avoir trouvé la formule secrète, sans doute mieux pianotée.
J’ai pensé à mettre du safran ou du gingembre mais toujours en présence des quatre épices.
D’autres appellent cela un chutney, peu importe, ma chute était née et bien née 😉
Pourquoi cette idée aujourd’hui ? C’est simple, j’avais beaucoup de tomates mûres, il était temps d’en faire des sauces. Il me restait une aubergine et quelques olives noires, des vraies et non des vertes noircies.
Les tomates ébouillantées, débarrassées de leur peau sont mises à cuire avec les morceaux de l’aubergine également pelée, les olives dénoyautées, du sel, un peu de sucre de canne – très peu – et du basilic. Le tout sans huile, c’est juste une réduction.
J’arrête la cuisson lorsque cela me convient, bien réduite ou assez liquide selon ce que je veux en faire.
Voilà comment d’un rien du tout de la vie on en fait tout une sauce à défaut de plat complet. Un rien m’amuse et je m’amuse avec trois fois rien.
Les bonus du jour :
Méditez, méditez, vous arriverez au paradis avec plein d’idées…
Vous me mettez l’eau à la bouche avec vos préparations
Bonne journée Simon 🙂
C’est un témoignage de l’amour de la vie. 🙂
Bondir et rebondir sans cesse sur les plaisirs d’ici bas est le gage du bien vivre sa vie.
Bonne journée, ici elle est déjà ensoleillée.
Ici matinée très pluvieuse. Le soleil se fait timide cet après-midi 🙂
C’est marrant, votre histoire de Z’anghjulu et ses fils de fer précédant les sauces rappelle un peu l’itinéraire d’Escoffier : De la ferronnerie à la gastronomie
Auguste Escoffier naît à Villeneuve-Loubet en 1846, alors dans le département du Var, de Jean-Baptiste Escoffier (forgeron, maréchal-ferrant, serrurier et fabricant d’outils aratoires) et de Madeleine CivatteN . Sa grand-mère est un cordon bleu, trois de ses oncles et sa tante travaillent dans la restauration. (wikipedia)
C’est mon esprit à sauts et à gambades qui est ainsi.
Une lectrice parisienne, rencontrée un jour dans les rues du village me disait qu’elle adorait
mes digressions, qu’elles étaient amusantes et rendaient le récit plus vivant.
J’ai gardé son sourire en tête et perpétue cette idée qui finalement m’a encouragé à continuer sur mes impressions du moment, sans me soucier des règles académiques d’un écrit.
Escoffier, évidemment, je ne savais pas le rapport entre le fil de fer et la cuisine sauf qu’il faut manger pour « ferronner » d’où la maxime que voici : Il faut bien se nourrir pour ferrailler et parfois ferrailler pour se nourrir.
Merci Al, d’avoir envoyé mon esprit papillonner encore un peu 😉
Voilà qui plait ! 😉
Continuez ainsi… et puis vos « sauces » sont si appétissantes…
Celle du jour était très bonne, puissante en goût et les ingrédients ressortaient bien.
J’en ai gardé deux litres pour un repas avec frites, tourne dos et sauce pour tremper.
On va se régaler avec enfants et petites filles. 🙂
Votre menu me plaît beaucoup !
Bon appétit le jour venu.
Bonne soirée pour aujourd’hui.
Humm …
J’aime toutes vos sauces, mais celle avec miel et quatre épices est encore plus à mon goût 💖
Merci Simon !!