Pieuvres, poulpes et calamars…

C’était ma troisième journée consécutive de marche. Je me prépare pour les jeux Olympiques de Paris, je serai fin prêt le jour J, si le rachis me laisse tranquille.
Aujourd’hui, il me rappelait à l’ordre car les rampes étaient sévères.
Bon, tout de même, si je suis prêt, ce ne sera point pour récolter des médailles mais je pourrais bien servir de lièvre au moins sur les cinquante premiers mètres d’une course de demi-fond. Si je peux aider à battre un record, c’est bien volontiers que je le ferai.

Trêve de chjachjari (balivernes ou plaisanteries), j’étais donc parti voir l’état du barrage de l’Ospedale.
Il s’était bien vidé durant l’été, et ses rives ressemblaient à un reg plus qu’à un erg. Un désert de pierre.

Je regardais les souches de pins, d’ordinaire toutes immergées, et j’ai réussi à les animer un peu.
J’avais l’impression d’être poursuivi par des pieuvres et des poulpes affamés ou en colère de me voir là dans leur domaine réservé.

Oh ! Je n’ai subi aucune attaque, tous me regardaient passer, j’ai même entendu un poulpe demander à la pieuvre :
– Mais qui c’est celui-là ?
– Ça doit être un touriste ! Répondit le gros céphalopode

Je me suis retourné et agitant mon index droit à la manière d’un essuie glace, et leur dit :
– Non, non, non ! Un touriste ça porte des tongs, une casquette, un Kodak en bandoulière, il semble ébloui par les découvertes et surtout parle en français. Vous ne m’avez pas entendu jurer en corse lorsque j’ai trébuché sur un caillou au risque de dégoupiller ma hanche artificielle ? C’est pas rigolo, si ça m’arrive ici, vous allez entendre les pompiers !

Un peu plus loin, un calamar, à moitié enfoui dans le sable agitait ses tentacules en riant :
– Mi, mi, vous n’avez pas reconnu Simonu, il est passé cet hiver déjà !
– Cet hiver ? dit le poulpe. Nous étions sous l’eau, le barrage était plein, on ne pouvait pas le voir.
– Moi, répondit le calamar, je remonte toujours à la surface quand je soupçonne le passage d’un photographe dans les parages.

Ne les écoutez pas, ils sont bien capables de vous raconter que les supions ne sont pas des calamars et vous faire croire que les chipirons* ont des chapeau ronds.
Voyez plutôt les images ci-dessous….

*Supions et chipirons sont des calamars.

A surgi comme une tarentule.
Ils ont failli me harponner au passage.
Les inséparables.
En me voyant, deux seiches reculent…
Le maître des lieux.
La mamma.
Le mutant qui finira bipède.
L’attaque imminente.
Ça y est, ils partent à l’assaut.
Calamar enfoui.
Le calamar enfoui, mort de rire, qui se moquait de ses amis mollusques en pédalant dans le vide.
Calamar amputé, blessé de guerre aquatique.

8 Comments

  1. Une autre planète… Fascinantes images, c’est toute une armée qui le jour où elle se mettra en ordre de marche viendra jusqu’en Arastaquie 😉
    Beau reportage Simonu, attention au mutant, il est tout prêt à marcher !

    1. Je me suis bien amusé tout seul.
      Dès que je suis arrivé à proximité, j’ai eu cette vision de céphalopodes.
      L’Ararasquie est une contrée éloignée, Zonza est plus exposé. 🙂

    1. Cela m’a sauté aux yeux comme aux neurones.
      Certains y auraient vu désolation, j’ai vu la vie, l’eau reviendra très bientôt occuper tout son espace.

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