Il ne se passe pas un jour sans qu’on vous dise : « Tiens, j’ai entendu dire ou j’ai lu que… ». C’est bien plus fréquent qu’on ne le pense et bien des vies se construisent ainsi avec du vent.
L’information circule à une vitesse folle sans que l’on ait le temps de vérifier quoi que ce soit car la suivante est déjà sur les talons. Les journalistes sont partout, les satellites géostationnaires bien postés et les paraboles bien pointées. Le flux est permanent, il ne reste plus qu’à répéter le vu et l’entendu pour que chacun se sente parfaitement informé.
Le prédigéré arrive dans les chaumières comme les marchandises dans les supermarchés par vagues successives. Il y a à boire, à manger et beaucoup à jeter. Il y a ceux qui prennent le temps de soupeser avant de se prononcer comme ils lisent les étiquettes avant d’acheter. Certainement une minorité.
Combien sont-ils à penser « je reçois donc je sais » ? Combien sont-ils à croire que ce qui tombe du ciel est béni ? Et, combien sont-ils à ne pas prendre toutes ces volées pour argent comptant ? Dans ce dernier cas, pas nombreux…
Quelques 500 ans Avant J.C, Qiu Zhongni dit Confucius déclarait déjà, alors que l’info n’avait pas la même célérité : « Entendre ou lire sans réfléchir est une occupation vaine ». Vaine pour l’époque et probablement plus perverse de nos jour, parfois même dangereuse, car échafauder des « vérités » sur de fausses infos ne fonctionne que pour les crédules accomplis.