Les jours passent et vous plombent.
Ils vous alourdissent à force de vivre trop intensément.
A trop manger, à fréquenter Epicure trop souvent, on se « drontise ».
Trop aimer la vie est un trop de trop.
« U troppu stropia ! » dit-on chez nous (Aller trop loin dans l’excès porte toujours préjudice). La belle affaire !
Heureusement, après l’été vient l’automne et puis l’hiver. Le vent, la pluie, la neige parfois, et le petit calme au coin du feu à regarder les étincelles qui jaillissent de temps en temps du fond d’un tison. Un feu reposant à l’opposé de celui dévastateur d’un été fou. On se ressource, pas indéfiniment, cela dure juste un temps.
Une pomme légèrement creusée autour de son pédoncule avec un peu de poudre de vanille, une once de miel, on la fait tourner par quarts de tours sur le bord de l’âtre. Les braises s’assoupissent, se font plus douces en revêtant un manteau de cendre.
La reinette se fendille, se craquelle puis se fissure en libérant une écume blanche qui bouillonne faisant mine de cicatriser la blessure.
Dehors, le vent s’énerve et projette la pluie contre les murs de la maison, à bassinées, pour se faire entendre. Il croit que la furie, la violence, interpellent mieux que la douceur. Un bruit de fleuve gonflé monte de la vallée, c’est Eole qui s’époumone bousculant le feuillage des chênes verts. Il est devenu fou, totalement déchaîné. La pomme est à point, fondante à souhait. Le temps de la tiédir un peu puis découvrir sa chair compotée en tirant sur la peau. Pas besoin de mordre, juste une succion et le moelleux inonde les papilles puis coule au fond du gosier laissant une sensation de douceur légèrement miellée.
Mais là, je rêve. Nous sommes toujours en été et les jours chargés de pesanteur en tout genre se succèdent. Ça covide, ça covide pas, on cogite, on discute et se dispute, la chaleur est accablante, on se demande comment cela va se terminer. Les repas et les excès se succèdent. La canicule n’arrange rien. Vais-je franchir ce cap sans trop de dégâts ? Vais-je tenir le coup ? Le corps ne dit mot mais pourrait bien se fâcher un de ces quatre matins.
Le dronte, souvenez-vous du dronte qu’on appelait plus facilement dodo, cet oiseau exotique un peu massif et pépère. Dodo, non pas qu’il aimait faire la sieste, s’était habitué à son biotope au ras du sol. Sans prédateur, sédentaire accablé de farniente, il s’était empâté perdant l’usage de ses ailes, devenait essentiellement bipède terrestre. Bien mal lui en prit lorsqu’un jour, un Robinson de fortune vint s’installer sur son île déserte, avec des chats. Ces derniers, devenus harets, s’attaquèrent au volatile qui avait oublié d’entretenir son aptitude à voler et détruisirent toutes les nichées installées au sol, même pas cachées dans les fourrés.
C’était sur l’île Maurice.
Sans défense, le dodo a disparu du paysage sous la gourmandise et l’instinct des félidés.
Maurice ? Ça n’a rien à voir mais c’est amusant. Je veux parler de cette pub ancienne sur le café Maurice :
– T’as vu ce café Maurice ?
– Et qu’est-ce qu’il a fait Maurice ?
C’étaient les frères ennemis, dont le chauve baissait la tête pour dévoiler, écrit sur son crâne : « Café Maurice ».
Je ne m’appelle pas Maurice mais je pourrais bien payer la note un jour, aussi !
En pur arabica, en monnaie robusta, caturra ou typica javanais, sonnante et trébuchante !
Le total à payer est déjà inscrit quelque part dans les analyses… Je cherche à savoir désespérément.
Personne n’est dans le secret des Dieux. Même en faisant attention et mesurant tout, certains sont tombés très tôt sous une bûche venue du ciel sans prévenir. Alors, je fanfaronne.
Je suis le roi de la digression, et de l’extravagance lorsque ça me prend, advienne que pourra !
Une fois de plus, j’entends ma vieille collègue :
- Qu’il est bête !
- Soit ! 🙂
Pour le plaisir et sans aucun rapport avec le texte, voici une grenouille qui songe, sans doute, à se faire aussi grosse qu’un bœuf.
Tranquille comme un batracien qui a trouvé bonne mare, elle semble vivre sur une autre planète et se la coule douce…
Oui les chats mais pas que, voici ce que dit le musée du Canada:
« La chasse que lui ont livrée les marins et les colons a eu des effets dévastateurs sur ses populations. Comme il ne pouvait voler, le Dronte était facile à capturer. Par ailleurs, sa taille imposante – un mâle pesait facilement 21 kg (45 lb) et une femelle, 17 kg (37 lb) – en faisait une précieuse ressource alimentaire, même si son goût laissait à désirer.
La survie de l’espèce a également été compromise par le déboisement à des fins de colonisation et d’agriculture et la destruction d’habitat qui s’ensuivit. Enfin, les porcs, les chats, les rats et les singes introduits dans l’île devinrent ses premiers prédateurs terrestres. (C’est précisément en raison de l’absence de prédateurs terrestres sur l’île Maurice que cet oiseau a perdu sa capacité à voler.
Sans les hommes aucune espèce n’aurait disparu, les hommes sont les plus grands prédateurs des animaux, tuant pour se nourrir mais également pour le plaisir ce qui est caractéristique de l’espèce.
Alors la grenouille, elle a chanté hier soir ?
Evidemment, c’est l’homme qui est à l’origine, je n’ai pas fait un reportage mais une amusette…
C’est sans doute une conjonction de tout ce que vous avez noté, vous avez sauté sur la recherche précise, alors que je fanfaronnais, faisais dans le foufou 🙂
Je sais ce que vous pensez des chats, d’autres ont dû sourire et passer sans relever…
Le bassin est vide depuis longtemps, l’image ne date pas d’hier.
Cette année, tout s’est asséché et les têtards n’ont pas eu le temps de parvenir au bout de leur métamorphose.
Je sais ce n’était pas le sujet et les chats en particulier ne sont pas l’objet non plus. Je voulais juste souligner que nous les humais, avons tendance à nous décharger de nos responsabilité sur le dos des animaux alors que nous sommes les premiers fautifs. Un peu comme les vaches, accusées de polluer, peut-être mais quel est le poids des vaches contre celui de nos voitures, bateaux, avions etc…