Pourquoi tu t’en vas ?

Pourquoi tu me quittes ?
Pourquoi le temps passe si vite ?

Hier encore nous étions fous, nous filions sans regarder derrière nous. Hier encore, nous riions d’un rien du tout. Souviens-toi des marguerites, de la bruyère et du genêt. Du parfum des lilas, celui entêtant du seringat, les effluves puissants du lys blanc.
Le chant des oiseaux devant la fenêtre, les mésanges zinzinulaient, les grillons dans la nuit stridulaient. Sous la voute céleste dans la nuit étoilée, le concert des rainettes dans le bassin du jardin, le hibou dans un silence de fantôme s’en allait boubouler dans le vieux châtaignier.

Souviens-toi des courses folles à travers le maquis, du cache-cache derrière les rochers, les cigales soudain se taisaient sur notre passage, on batifolait…
Souviens-toi des nuits sans lune, les nuages couraient balayés par le vent, le grondement des rafales secouait les chênes et nous silencieux, blottis comme des enfants émerveillés devant le feu de bois. Un âtre tout feu tout flamme nous racontait ses histoires et nous l’écoutions gentiment. Nos idées vagabondes s’éveillaient sous les flammes, les étincelles et les tisons incandescents. Parfois la cendre endormie, bien poudreuse, évoquait pour nous les hivers neigeux au coin du feu.

Souviens-toi des jours de pluie, de l’eau qui ruisselait le long des vitres, le vent humide nous invitait à rester au lit. Dans la douceur d’une couche nous frissonnions faisant semblant, rapprochions nos frimousses pour mieux encourager le vent à secouer plus fort les verres de nos fenêtres. A chaque coup de rage, tu frémissais et me serrais encore plus fort…
Rafales venaient à la rescousse, sous leurs coups en douce, encore quelques secousses, nos corps se mettaient à trembler pour finir dans les bras de Morphée. Je sentais ton souffle léger venir d’un sommeil bien mérité.

Pourquoi tu t’en vas ?

Il nous reste encore des jours et des nuits, ne les laissons pas fuir.
Il reste encore des soupirs, des envies, ne les laissons pas s’enfuir.
Il reste encore des peines pour des joies, des douleurs pour des plaisirs.
Il reste encore du temps pour assouvir bien des désirs…

Pourquoi tu t’en vas ?
Je sais, c’est le temps qui passe,
Que veux-tu que je fasse
Si tu t’en vas ?

Hélas,
C’est le temps qui se lasse,
C’est le temps qui fuit
Pour finir les vies…

Le vois-tu là-bas
Déjà ?
Il agace
Efface
Besogne
Sans vergogne.

Il ne faut plus qu’il passe.
Ensemble faisons face
A la menace
Du temps qui chasse…

Vous êtes à l’affût de tout !
Un jour ce temps viendra 😉

7 Comments

  1. Peut-être y a-t-il des questions à ne pas poser 🙂 Les zhiboux semblent avoir trouvé leur propre réponse n’est-ce pas Simonu….. bonne soirée

  2. Et comment il l’a vaincue, sa page blanche!
    Magnifique, on pourrait presque en faire une chanson, j’aurais bien vu Reggiani dire le texte et chanter la suite.

  3. Existe t il seulement un pourquoi dans les choses humaines qui puisse avoir vérité en réponse ? Parce que… Vivre.

    1. Oui vous avez raison, c’est ce que j’écris souvent à travers mon agnosticisme en rangeant le Pourquoi métaphysique auquel nous n’avons pas accès.
      Je fais toujours la différence entre le comment et le pourquoi, je suis de formation scientifique et non littéraire.
      Mais, sans doute ne me connaissez vous pas assez, parfois, je m’amuse, alors je transgresse, sans être dupe, juste pour le plaisir des mots.
      Je ne crois pas à grand chose sauf à cabrioler, me rouler dans le plaisir qui passe à ma portée… 😉
      Bonne soirée Sylvie. 🙂

  4. Pour éclairer l’image en titre, il s’agissait, à l’origine, d’une photo de fraisiers en hiver.
    Les couleurs m’ont plu et j’ai voyagé jusqu’à obtenir ce résultat.

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